Les détenus algériens en Irak ne seront pas extradés vers l’Algérie

Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères irakien chargé des relations bilatérales, Nezar Kheir Allah, a exclu toute extradition dans la conjoncture actuelle des détenus algériens dans ce pays à feu et à sang. En visite de travail en Algérie depuis aujourd’hui, ce responsable irakien considère qu’une telle décision est «délicate» à prendre dans un contexte de guerre contre le terrorisme. Il estime que des solutions juridiques pouvaient être trouvées, assurant de l’entière disponibilité de son pays à coopérer au niveau diplomatique pour parvenir à une entente et trouver une issue juridique à cette question posée depuis quelques années. «L'Irak n’a aucun intérêt à ce que les détenus algériens restent en prison, mais mon pays passe par une conjoncture politique sensible et difficile en raison de sa guerre ouverte contre le terrorisme, Daech et les groupes terroristes venus de plus de 80 pays pour détruire les villes et la civilisation irakiennes», a-t-il relevé, affirmant avoir abordé en toute franchise et sincérité cette question avec les autorités algériennes. Il dit comprendre entièrement «la pression populaire que suscite la question des détenus algériens». Mais il est quasi impossible de réaliser une telle opération dans le contexte actuel. En tout, sept Algériens croupissent depuis plusieurs années dans les geôles irakiennes. Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme plaident leur cause et appellent à leur extradition vers l’Algérie. En vain. Le principal argument de ces organisations est les conditions de leur détention qui sont «épouvantables». Ils étaient plus nombreux il y a quelques mois seulement. Car en avril dernier, trois détenus algériens ont été exécutés dans la prison de Nassiriyah, au sud de l'Irak, selon les affirmations de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH). Le SG du MAE irakien dit être venu aussi pour intensifier la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Il vante la grande expérience de l’Algérie dans ce domaine. «L'Algérie a mené avec succès l'expérience difficile de la lutte contre le terrorisme», a indiqué M. Kheir Allah, à l'issue des entretiens qu'il a eus avec le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Abdelhamid Senouci Bereksi. Il estime que la situation qui prévaut actuellement en Irak et en Syrie «a permis au monde entier de prendre conscience de la dangerosité de la pensée extrémiste et du terrorisme qui ne distingue ni entre les peuples, ni entre les religions, ni entre les nations ».
Rafik Meddour

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