Bricolage administratif
Par R. Mahmoudi – Les dernières mesures de décentralisation concernant le retrait de certains documents administratifs, tels que le passeport et la carte nationale d’identité, sont-elles réellement la bonne solution pour mettre fin au calvaire qu’endure le citoyen qui est, cycliquement, obligé de les renouveler ? Le gouvernement a-t-il bien étudié tous les aspects de ces nouvelles procédures ? A voir le tohu-bohu qui règne actuellement dans les services de délivrance des passeports, par exemple – en attendant leur transfert prochainement vers les APC –, on sent que rien, finalement, n’a été réglé : la même pile de paperasse demandée pour chaque document, les mêmes va-et-vient entre différentes administrations, le même accueil tendu et lourd, les mêmes attentes stressantes ; la même bureaucratie en fait. En décentralisant seulement les bureaux, l’administration risque ainsi de multiplier les démarches que le citoyen est sommé d’effectuer et de redoubler, par-là, les tracas et les pertes de temps que cela engendre naturellement. Pourquoi l’administration ne met-elle pas en place un service qui se charge de réceptionner tous les documents nécessaires pour l’établissement ou le renouvellement du passeport ou de la carte nationale, par exemple, au lieu que ce soit le citoyen qui en fasse la démarche – véritable perte de temps et d’énergie – comme cela se fait dans les pays réellement engagés dans la lutte contre la bureaucratie ? A quoi servirait de décharger les services de la daïra d’un poids pour en accabler les APC qui, elles-mêmes, ploient sous une trop forte demande de documents divers, et en faire payer le prix, par conséquent, aux petits fonctionnaires de l’état civil et au pauvre citoyen ? On sait que pour les décideurs, cela va servir d’expérience. Si la décentralisation ne réussit pas, c’est facile : retour à la case de départ.
R. M.
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