Manque de liquidités dans les bureaux de poste d’Oran
Des citoyens ont été surpris d’apprendre qu’ils ne pouvaient pas retirer leur argent et toucher ainsi leurs pensions, à travers les bureaux de poste d’Oran, hier, selon des témoignages recueillis sur place. De longues files se sont constituées très tôt le matin, hier, et des pensionnaires et autres clients d’Algérie Poste se sont vu répondre qu’il se posait un problème de liquidités, les bureaux de poste n’ayant pas été alimentés en fonds suffisants la veille. «Nous n’avons pas été alimentés en fonds et les bureaux de poste sont à sec», a expliqué un employé d'Algérie Poste de Misserghin, qui a précisé qu’une décision avait été prise par les responsables de cette institution de plafonner les retraits effectués par les détenteurs de comptes CCP qui ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié d’«incompétence du gouvernement», avant de s'en prendre aux responsables d'Algérie Poste. Ce n’est pas la première fois qu’Algérie Poste prive ses clients de leur argent, faute de liquidités. De longues chaînes se forment devant les distributeurs automatiques et les guichets, notamment à l’approche d’événements suscitant de grosses dépenses, comme la rentrée scolaire ou la fête de l’Aïd. Les promesses des responsables d’en finir avec ces tracasseries ne sont qu’un coup d’épée dans l’eau. La ministre de la Poste et des TIC vient de limoger un certain nombre de responsables d’Algérie Poste, suite à une visite inopinée, mais d’aucuns pensent que de telles mesures prises à la va-vite et savamment médiatisées ne servent à rien. Cette pénurie de fonds s’ajoute à celles du manque de liquidités en devises, cet été. Bien que la Banque d’Algérie ait démenti tout problème de manque de fonds, les citoyens qui ont été nombreux, cette année encore, à se rendre à l’étranger, notamment en Tunisie, ont eu tout le mal du monde à faire le change dans les différentes banques autorisées, créant un mouvement de panique au point que les autorités ont dû rassurer les citoyens sur la disponibilité des devises, craignant que ce problème ne soit interprété comme une conséquence directe de la chute des prix du pétrole qui a lourdement impacté les finances publiques. Ce problème de liquidités risque encore de se poser avec acuité à travers le pays en septembre, si les autorités ne prennent leurs dispositions dès à présent.
Abdelkader B.