Nous sommes sales !
Par Kamel Moulfi – La population de Beyrouth a surpris le monde en sortant dans la rue pour dénoncer l’impéritie du gouvernement libanais et, en particulier, son incapacité à gérer… les ordures ménagères. Dans ce pays, l’hygiène et le savoir-vivre sont une affaire d’Etat, au point que le Premier ministre a failli perdre son poste et que le Président s'est adressé à la nation à travers un discours solennel. Ce devrait être le cas chez nous aussi, pour la saleté envahissante et qui persiste depuis de longues années, n’épargnant aucune rue ni place dans les villes, y compris la capitale ; qu’il s’agisse de son centre ou de sa périphérie, c’est le même décor repoussant avec ses odeurs nauséabondes. Personne n’a été étonné et, encore moins, n’a protesté devant la place, parmi les derniers de la classe, occupée par Alger dans le palmarès des villes les plus agréables à vivre. Oui, Alger est dans le dernier lot : trop sale et trop bruyante. C’est honteux ! On comprend que l’émigration vers l’Australie et le Canada ait toujours eu la cote chez les Algériens. C’est là que se trouvent les villes les plus agréables à vivre. Là-bas, par exemple, «on ne peut pas faire un bruit qui est de nature à nuire au bien-être ou à la quiétude d'une ou plusieurs personnes du voisinage». C’est la loi ! Chez nous, c’est le contraire. On a même entendu parler d’activités musicales, bruyantes, destinées aux enfants, organisées et autorisées, en plein air, dans des lieux insalubres, tout près d’urinoirs «sauvages» qui ont poussé sur la voie publique, comme les décharges d’ordures, un peu partout, mais avec une prédilection pour les escaliers. Le bruit va de pair avec la saleté ; ils font partie de la même «culture», celle du vacarme assourdissant qu’affectionne une partie minoritaire de notre jeunesse. Il est dangereux d’encourager, inconsciemment ou par démagogie, ce penchant vers la violence, comme le font certains responsables locaux qui croient que la musique amplifiée par des haut-parleurs incontrôlés va… adoucir les mœurs et faire oublier la saleté qui enlaidit le cadre de vie. Qu’ils sachent que, dans les villes «les plus agréables à vivre», les gestionnaires locaux veillent à bien gérer les déchets, à maintenir les lieux propres, à agrandir les superficies des espaces verts, à combattre le bruit, à assurer la tranquillité des habitants. C’est leur devoir. Il suffit de copier.
K. M.
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