Une jeune fille égorgée en France : «fait divers» ou «crime passionnel», il y a eu égorgement !
Les médias, la police et la justice français se focalisent sur le mobile du crime dont a été victime une jeune fille de 17 ans, ce mardi, à Perpignan, dans le sud-ouest de la France, ignorant le mode opératoire utilisé par l’assassin. La jeune mineure a été égorgée, dans un parc attenant à un lycée. La police aurait identifié un suspect, selon des témoignages rapportés par les médias qui croient savoir que «les enquêteurs s'orienteraient vers la piste passionnelle» et que «le petit ami de la jeune fille est actuellement en garde à vue». En France, l’opinion publique est horrifiée par cette triste nouvelle qui tombe au mauvais moment. La France est, en effet, encore sous le choc de la tentative de massacre avortée par les passagers d’un train, dont l’auteur, un terroriste islamiste d’origine marocaine, a été maîtrisé à temps et arrêté. Or, ce qu’il faut surtout retenir dans l’assassinat de cette jeune fille, c’est le modus operandidans la mesure où la surmédiatisation dont bénéficient les groupes terroristes en Syrie, en Irak et dans les nombreux autres pays où le mouvement désigné sous l’appellation – pleine de sous-entendus – d’«Etat islamique», règne en maître absolu, multipliant les exactions et les assassinats collectifs à grand renfort d’art cinématographique, puisque les tueries sont mises en scène, filmées, montées et diffusées à travers le monde entier, encourage ce genre de comportement sauvage. Le crime commis contre cette jeune fille en France renseigne sur l’impact psychologique dévastateur de cette propagande terroriste qui n’aurait pas été possible sans la coopération technique d’experts en la matière. Et ces experts se trouvent en Occident. Depuis l’effondrement de la Libye et de la Syrie et la création du groupe Daech, le recours aux armes de guerre pour commettre des attentats en plein cœur des villes européennes jusque-là réputées sûres, tend à se banaliser. Les fusils d’assaut de type Kalachnikov se vendent sous le manteau et parviennent jusqu’aux terroristes – en France, on dit «djihadistes» – en Europe, sans le moindre problème, introduits à travers les frontières turques volontairement poreuses ou dans les valises de terroristes sans doute infiltrés parmi les migrants clandestins qui se déversent chaque jour par milliers sur la rive nord de la Méditerranée depuis que Nicolas Sarkozy et David Cameron ont morcelé la Libye. L’âge de la jeune fille égorgée (17 ans) et la piste du crime passionnel indiquent, en tout cas, que l’auteur de ce crime abject serait lui aussi un adolescent. Si, pour l’heure, l’origine du suspect n’a pas été dévoilée, il n’en demeure pas moins que son acte prouve que la violence se propage à la vitesse du son et de… l’image, et que le recours aux méthodes terroristes pour commettre des crimes de sang deviendra de plus en plus fréquent à l’avenir. Assécher les sources médiatiques du terrorisme devra aussi faire partie de la guerre contre ce phénomène planétaire. Autrement dit, les médias sont, volontairement ou non, en grande partie responsables de la recrudescence et de la survie du terrorisme.
Karim Bouali