Riyad financerait l’achat d’un sous-marin par l’armée marocaine en représailles contre l’Algérie
Le média russe Russia Behind The Headlines(RBTH) rapporte dans une de ses éditions que l’Arabie Saoudite financerait l’achat par le Maroc d’un submersible de fabrication russe, en représailles au refus de l’Algérie de prendre part à la guerre que cette monarchie du Golfe livre aux Houthis au Yémen. Selon le média russe, Riyad n’a toujours pas digéré la réponse négative d’Alger à sa demande de participer à la coalition contre la rébellion chiite à sa frontière sud, coalition qui comprend, entre autres, le Maroc, la Jordanie et l’Egypte. Ainsi, l’Arabie Saoudite prendrait sa «revanche» sur notre pays en aidant son «allié» marocain à tenter de rééquilibrer sa puissance armée face à son voisin de l’est. Algeriepatriotiqueavait fait part, dans un de ses précédents articles, d’un incident provoqué par les autorités saoudiennes lors de l’opération de rapatriement des ressortissants algériens, marocains et tunisiens du Yémen, suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays, en raison de la guerre civile qui y fait rage depuis le renversement du président Ali Abdallah Salah et l’intervention militaire conduite par Riyad. L’avion d’Air Algérie avait été empêché, dans un premier temps, d’atterrir à Sanaa et fut obligé de se détourner vers Le Caire, avant qu’Alger n’intervienne pour obtenir l’autorisation de se poser sur le tarmac de l’aéroport de la capitale yéménite, le temps d’embarquer les ressortissants maghrébins fuyant ce pays en proie à des affrontements armés. Les autorités diplomatiques algériennes avaient minimisé la gravité de cet incident, mais le pilote d’Air Algérie avait, lui, confirmé le peu de coopération, voire les entraves dressées par les responsables militaires saoudiens qui contrôlaient l’aéroport de Sanaa pour empêcher l’avion battant pavillon algérien de terminer son approche, le forçant ainsi à changer de cap à la dernière minute. Néanmoins, notent des observateurs interrogés par notre site, le financement d’un sous-marin par l’Arabie Saoudite pour le compte de la marine marocaine ne constituerait un événement que parce qu’il s’agit, pour la première fois, d’une arme qui change la donne dans les rapports crispés entre Alger et Rabat, bien que cela soit loin de suffire au Maroc pour aligner sa marine sur celle de l’ANP. L’armée marocaine vit des subsides que lui assurent certaines monarchies du Golfe et est équipée de matériels peu efficaces ou d’avions de chasse et de bombardiers déclassés qu’elle récupère auprès des armées américaine, saoudienne ou encore française à des prix symboliques ou gracieusement. De plus, de nombreuses sources indiquent que le Maroc ne constituant pas un client prioritaire et encore moins un allié stratégique pour la Russie, la commande du sous-marin, si elle devait se concrétiser, ne serait pas honorée par le fabricant russe avant longtemps, car de grandes puissances plus proches de Moscou, à l’instar de la Chine et de l’Inde, ont fait part de leur intention d’acquérir le même modèle de navire submersible.
Karim Bouali