Révélation d’un député russe : la CIA manigance un coup d’Etat contre Vladimir Poutine ?
Vladimir Poutine et sa politique de reconstruction et de renforcement de la souveraineté nationale russe, mise à mal il y a quelque 25 ans, dérangent Obama et la CIA qui veulent lui faire le même coup que celui réalisé contre le Premier ministre iranien Mohamed Mosssadegh (Iran, août 1953) et contre le président Salvador Allende (Chili, septembre 1973), bien sûr sous d’autres formes, mais avec le même objectif : l’éliminer du pouvoir. Dans une vidéo qui circule sur les sites alternatifs, Eugène Fedorov, député à la Douma de l’Etat et coordinateur du Mouvement de libération nationale pour la restauration de la souveraineté en Russie, en fait la démonstration. Il ne s’agit pas ici d’actions armées, mais plutôt pacifiques, du moins en apparence, en exerçant, tout simplement, une pression insupportable sur Poutine, qui viendrait non pas de l’extérieur, mais de son propre entourage et de sa population. La CIA a mis en place des mécanismes qui lui permettent de faire bouger, comme des marionnettes, hommes d’affaires et de la finance, dirigeants politiques, mais aussi membres de l’élite intellectuelle et des médias, à travers des ONG qui sont déjà préparées à agir pour les intérêts de leurs maîtres américains. Le scénario, cousu de fil blanc, n’a rien d’original depuis quelques années. Il est reproduit systématiquement par les Américains : la CIA se sert d’ONG locales pour créer des groupes de jeunes appelés à suivre des stages spéciaux en rapport avec leurs besoins, pour donner un habillage national à cette préparation à l’action subversive qui est déclenchée à l’occasion d’élections quitte à mettre le pays visé, à feu et à sang. Au préalable, les stratèges américains prévoient de neutraliser les forces, qui en Russie même, seraient en mesure de s’opposer à cette opération qui conduirait à la démission de Poutine. Eugène Fédorov en donne pour preuve l’acharnement sur son Mouvement de libération nationale. Ainsi, il ne resterait plus à la CIA qu’à manipuler les ONG serviles. Les stratèges américains pensent que ce scénario a des chances de marcher et ils feraient alors d’une pierre deux coups: affaiblir la Russie et détruire les Brics. Eugène Fédorov garde toutefois un certain optimisme en espérant que la Russie réussisse dans la politique de Poutine visant à réduire l’influence négative des institutions internationales au service des Etats-Unis que sont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, ou même, par certains aspects, les organisations onusiennes et jusqu’à l’Union européenne, qui caressent toutes le même rêve de casser la Fédération de Russie, et par conséquent les Brics, un ensemble alternatif dont Poutine est un des principaux constructeurs. Il estime possible une telle perspective et suggère qu’elle existe également pour la Grèce. Les Américains, mis en échec et en recul au Moyen-Orient, à cause de la nouvelle politique étrangère appliquée par Poutine, savent qu’il faut frapper en amont, au cœur du Kremlin. C’est ce qui explique l’action subversive de leurs agents pour déstabiliser l’Ukraine. La CIA veut assurément renouveler les opérations qu’elle avait menées durant la guerre froide. Il y a deux ans, la CIA a reconnu avoir organisé le coup d'Etat qui poussa le Premier ministre iranien Mohamed Mosssadegh et son cabinet de Front national à la démission le 18 août 1953. Son crime : un acte de souveraineté consistant à récupérer une richesse nationale, le pétrole, à travers la nationalisation en 1951 de l'Anglo-Iranian Oil Company, qui deviendra BP. C’était une ressource jugée jugée vitale pour l'économie britannique. Le président Dwight Eisenhower arrivé au pouvoir aux Etats-Unis au début 1953 s’était chargé de la «remise en ordre» en Iran à l’aide de la CIA en pleine ambiance de guerre froide. En septembre 1973, Salvador Allende, démocratiquement élu à la tête du Chili, a été renversé par une junte militaire avec l’aide de la CIA qui avait tout fait auparavant, notamment en finançant et en armant des groupes d’opposition, pour qu’il n’accède pas au pouvoir. Mais il n’est, visiblement, pas aussi facile de venir à bout de Poutine et de la Russie.
Houari Achouri