La crise au sein du FLN ressurgit : les opposants à Amar Saïdani recourent au Conseil d’Etat
Les membres du comité central du FLN issus du 9e congrès du parti, les députés, sénateurs et militants «qui rejettent la mascarade du 10e congrès» reviennent à la charge et dénoncent la situation qui prévaut au sein de l’ancien parti unique depuis le 29 août 2013, «date de l’usurpation du secrétariat général du comité central». Une situation «inquiétante», selon un communiqué des opposants à Amar Saïdani. Les frondeurs du FLN se disent résolus à continuer de s’opposer «à la violation» des textes régissant le parti et «à l’empêchement de la tenue de la deuxième session du comité central légale et obligatoire» en 2014, de peur que les responsables «légitimes» du FLN ne «demandent des comptes aux auteurs de «la mainmise illégitime sur les structures du parti» qui conduisent ce dernier «vers l’inconnu». Les redresseurs soulignent, dans leur communiqué rendu public ce 30 août, comme pour affirmer qu’ils attendent Amar Saïdani au tournant lors de cette rentrée sociale, leur refus de capituler face à la fuite en avant de la direction actuelle du FLN et leur détermination à «poursuivre la lutte et la résistance à tous les niveaux et en recourant à tous les moyens légaux, juridiques et administratifs» pour «rétablir la légitimité» au sein du parti. Les frondeurs ont, ainsi, décidé de porter le conflit au Conseil d’Etat pour faire annuler le 10e congrès dont la tenue n’a été rendue possible que grâce à «la partialité de l’administration», allusion aux services du ministère de l’Intérieur qui ont autorisé l’organisation du congrès auquel la participation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en tant qu’invité, ainsi que les membres du gouvernement et de nombreux hauts responsables, avait donné quitus au secrétaire général contesté Amar Saïdani. Les frondeurs, conduits par l’ancien ministre Abderrahmane Belayat, fustigent, par ailleurs, l’absence totale du parti durant ces trois derniers mois, «comme si le FLN ainsi dompté et momifié n’avait pas son mot à dire dans des sujets aussi sensibles que la politique d’austérité décidée par le gouvernement suite à la baisse des cours du pétrole et le débat sur l’introduction de l’arabe dialectal dans l’enseignement». Ils disent ne pas comprendre l’éclipse totale du parti lors de la célébration de la fête de l’Indépendance et de la commémoration du Congrès de la Soummam, le 20 août dernier : «Le silence assourdissant des usurpateurs du 10e congrès du FLN a donné l’occasion aux adversaires du parti de revendiquer son enterrement définitif.» Une critique qui n’aurait pas été possible, regrettent-ils, sans «l’indigence et la faillite de ceux qui ont déstabilisé le parti». Les frondeurs renouvellent leur appel aux militants pour «sauver le parti des griffes de la junte qui s’en est emparée, en a dévoyé le parcours en le détournant de ses objectifs et a annihilé le rôle qu’il a joué de 1954 à 2013».
Karim Bouali