On ne prête qu’aux riches
Par Rabah Toubal – Lorsque l'Algérie disposait de réserves en divises qui frôlaient ou dépassaient largement, selon les sources, 200 milliards de dollars, et qu’elle détenait les dixièmes plus importantes réserves en or au monde, les différentes banques et institutions financières privées, publiques et internationales se bousculaient au portillon de son ministère des Finances. Ces banques lui proposaient des prêts en argent frais à des taux qui ne dépassaient pas 1%, en raison notamment de son fort taux de solvabilité et de la quasi-inexistence de dette extérieure. Au lieu de saisir ces opportunités exceptionnelles et d'accepter ces facilités, pour renforcer et augmenter ses capacités financières afin de faire face aux besoins sans cesse croissants de sa population en constante augmentation, les dirigeants algériens ont, du haut de leur arrogance, rejeté d'un revers de main méprisant ces propositions, comme l'a fait absurdement Hamid Temmar, lors d'une visite effectuée à Londres, en 2008, où il était parti vendre sa désastreuse «politique industrielle». L’homme de confiance de Bouteflika, à l’époque, avait déclaré aux opérateurs économiques britanniques qu'il avait reçus que «l'Algérie n'a pas besoin d'argent, mais de transfert de technologie et de compétences». Certains experts algériens avaient vivement dénoncé cette approche excessivement souverainiste pour ne pas dire populiste, mais le gouvernement algérien avait fait la sourde oreille à leurs critiques fondées. Lors de sa rencontre avec les walis, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a fait allusion à un éventuel recours de notre pays à l'endettement extérieur afin de compenser le manque à gagner dû à la chute durable des prix des hydrocarbures et de leurs dérivés, qui constituent plus de 98% des exportations algériennes. Or, le recours à l’endettement se fera certainement à des taux beaucoup plus élevés que ceux proposés au moment où l’Algérie jouissait d’une grande aisance financière, en raison des sombres perspectives politiques, économiques et sociales de l'Algérie, à court et moyen termes.
R. T.
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