Boudjemâa El-Ankis n’est plus : «Rah El-Ghali Rah»(*)
Boudjemâa El-Ankis, un des pionniers de la chanson chaâbi est décédé mercredi soir à l’hôpital d’Aïn Naâdja, à Alger, à l’âge de 88 ans. El-Ankis, de son vrai nom Boudjemâa Mohammed, a été admis à l’hôpital suite à un malaise. Né le 17 juin 1927 à la Casbah d’Alger, il débute sa longue et riche carrière en 1942 où il interprète pour la première fois Ala Rssoul El Hadi Sali Ya Achiq. Spécialiste du med'h, comprenant essentiellement les quacidate, il gratifie les mélomanes avec Chouf li Ouyoubek ya Rassi, Ya Ighafel, Ya Khalek lachia, Zaoubnafi H'inak et El Bar. Comme beaucoup d’autres artistes, il participe à la guerre de Libération. Il sera d’ailleurs arrêté et torturé à deux reprises par les services spécialisés de l'armée coloniale, en 1957 et en 1960. Après l’indépendance, c’est un certain Mahboub Bati qui «prend en charge» le talentueux El-Ankis avec les différents tubes que sont Tchaourou 'Alia, Rah El Ghali Rah, Ah ya intiyya. Celui que l’on aimait appeler «Boudj» fut, tout simplement, l'un des plus grands interprètes du chaâbi du siècle passé.
Réda B.
(*) L'être cher est parti, titre d'une des nombreuses chansons du défunt.