Il y a génocide, M. Ban !
Par Kamel Moulfi – De plus en plus isolé au plan international, à l’exception des Etats-Unis qui lui assurent un soutien sans faille, en tant qu’allié stratégique de longue date, le régime de Riyad est mis au banc des accusés pour l’agression armée menée contre le Yémen par la coalition arabe qu’il a mise sur pied. Cette agression à travers des frappes aériennes touchant des civils a fait 5 000 morts et 12 000 blessés en cinq mois. Les informations qui parviennent du Yémen indiquent que les bombardements commandés par les responsables militaires du régime wahhabite de Riyad ciblent avec précision «des quartiers résidentiels, des usines, des ports, des écoles, des hôpitaux et des marchés». Les enfants sont les premières victimes de cette agression avec un risque grandissant de malnutrition aiguë. La situation sanitaire est particulièrement catastrophique dans les hôpitaux qui ne peuvent pas fonctionner correctement. Le chargé des Affaires humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, a déclaré devant le Conseil de sécurité que «ces attaques contreviennent clairement au droit humanitaire international et sont inacceptables». L'ONU a eu à dénoncer le bombardement effectué contre le port d'Hodeida, une infrastructure vitale pour l’approvisionnement du Yémen en nourriture et en médicaments. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a attiré l’attention sur la menace d'un manque de nourriture à laquelle sont confrontés quelque 13 millions de Yéménites, soit la moitié des 26 millions d'habitants. Ce sont les ingrédients d’un génocide. Le droit international interdit l’ingérence dans les affaires d’un autre pays et a fortiori en usant de la force armée. Mais le régime de Riyad se sent fort du soutien que lui accordent les Etats-Unis, diplomatiquement, mais, surtout, directement sur le terrain des opérations, par un appui logistique et en renseignements. Il est évident que la crise humanitaire au Yémen est en grande partie due au comportement irresponsable et égoïste des dirigeants des pays occidentaux qui encouragent les conflits dans le monde chaque fois que cela sert leurs intérêts économiques.
K. M.
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