Relation université-politique : le constat amer du FFS
Le Front des forces socialistes (FFS) a fait un constat «amer» de la relation entre l’université et la politique. De nombreux participants à l’université d’été du parti, organisée à Souk El-Tenine, dans la wilaya de Béjaïa, ont relevé la disparition progressive de la pratique politique dans les campus. Cette situation, dénoncée par les participants, est le résultat d’un long processus de dépolitisation de la société. Pour le sénateur FFS Moussa Tamadartaza, la problématique aujourd’hui est de savoir comment «redynamiser la pratique politique dans l’université algérienne et rendre cet espace au service du consensus et du changement». Il rappelle le rôle des étudiants et de l’université dans les changements passés en insistant sur l’apport énorme des étudiants pour la Révolution. Ainsi, explique-t-il, le FFS œuvre et œuvrera encore à «re-politiser cette espace et lui permettre une implication effective dans les affaires du pays, autant sur le plan de la réflexion que sur le plan de la conscientisation et de la mobilisation». Médecin de profession, ce sénateur affirme que la communauté universitaire a toujours été dans les luttes politiques à travers le monde. Pour ce qui est de l’Algérie indépendante, il met en avant le mouvement berbère de 1980. Moussa Tamadartaza n’a, bien entendu, pas oublié «le combat du FFS dans les années de clandestinité dans l’enceinte universitaire». Selon lui, si le FFS a survécu à la clandestinité après avoir quitté les maquis de 1963, «c’est en partie grâce à ses réseaux estudiantins qui continuaient d’activer au sein de l’université, malgré la difficulté et l’interdit». De nombreux intervenants dans les débats ont en effet appelé à travers des propositions concrètes à se redéployer au sein de l’université. Pour les participants, «la relation entre l’université et la politique est bel et bien étroite», considérant qu’une université sans militantisme et sans politique «ne serait qu’un espace vidé de son sens et de sa substance et vice versa». Le FFS va-t-il capitaliser cette rencontre et se redéployer au sein de l’université ?
Rafik Meddour