Belaribi : «Nous ne pouvons pas lancer une troisième opération»
Contrairement aux affirmations du ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, le directeur général de l’Agence de l’amélioration et du développement du logement (AADL) exclut tout recours à une troisième opération de souscription. Lors de son passage aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III, Tarek Belaribi s’est tout simplement montré réaliste, en avançant les chiffres astronomiques de la demande déjà exprimée à travers l’opération de souscription effectuée en septembre 2013. «Nous avons déjà 81 000 souscripteurs 2001-2002 et 518 000 souscripteurs en 2013. C’est énorme. On est en train de gérer tout ça. Lançons nos projets, faisons nos bilans et on verra bien», a-t-il répondu à une question sur l’éventualité de lancer AADL 3. Le DG de l’AADL met en avant aussi une autre vérité. Sur les 230 000 unités annoncées en 2012, seulement 167 623 logements ont été lancés. Et ces projets risquent de ne pas être livrés dans les délais, à savoir en 2016. Cela pour la simple raison que seulement 16 sites sont avancés à hauteur de 70%. Certains autres sont au stade de terrassement. Comment reloger donc tout ce beau monde d’ici une année ? Les promesses du ministre de l’Habitat risquent ainsi de provoquer la colère des nombreux souscripteurs de l’AADL. Cela surtout que tous les souscripteurs ont versé la première tranche, qui est synonyme de l’engament de l’Etat à leur donner un logement. Cette opération a suscité beaucoup d’espoir chez les Algériens qui souffrent d’un problème de logement. La déception risque d’être aussi grande que la joie provoquée par le lancement de ce programme. Si depuis quatre le ministre n’a pas pu réaliser 160 000 logements, comment va-t-il faire pour satisfaire les 518 000 demandeurs en attente ? Dans combien de temps vont-ils habiter leur logement ? Cinq ans ? Dix ans ? Peut-être même plus, si l’on se réfère au premier programme de 55 000 logements lancé en 2001 et dont certains projets n’ont été finalisés qu’en 2013.
Rafik Meddour