Gérard Larcher : «Nous sommes confrontés à des défis communs»
Les relations bilatérales entre l'Algérie et la France connaissent «une très forte dynamique d'approfondissement» dans l'objectif de construire un partenariat d'exception, s'est réjoui le président du Sénat français, Gérard Larcher, à la veille de sa visite en Algérie. «Notre relation bilatérale connaît effectivement une dynamique d'approfondissement très forte, et je m'en réjouis. Beaucoup a été entrepris pour rapprocher nos deux pays, définir les contours d'un projet ambitieux et construire un partenariat d'exception», a affirmé Larcher dans un entretien à l'APS. Soulignant «l'importance que l'ensemble des institutions françaises, mais également toutes les sensibilités politiques, accordent» au partenariat avec l'Algérie, Larcher a relevé que les deux pays sont «confrontés à bien des défis communs». Il a cité dans ce contexte la lutte contre le terrorisme, et la «coopération exceptionnelle» que l'Algérie et la France «ont su nouer pour contribuer à la stabilité dans la zone sahélienne». Il a, par ailleurs, souligné qu'il abordera lors de sa visite à Alger la question des migrants en Méditerranée. Il a estimé, à cet égard, que «les conflits qui agitent le monde, auxquels s'ajoute la pauvreté de nombreux pays d'Afrique, ont entraîné la grave crise migratoire à laquelle l'Europe doit faire face au premier chef, mais qui n'est pas sans affecter les pays voisins, y compris l'Algérie». «Nous devons explorer les moyens de mieux associer l'Algérie à la résolution de cette situation dramatique», a-t-il dit. Le partenariat économique entre la France et l'Algérie «constituera également un axe essentiel de discussions», selon Larcher, qui a réaffirmé «la disponibilité» de son pays à accompagner l'Algérie dans son développement et sa diversification économiques. Quant à la coopération interparlementaire, il estime qu'elle avait «un rôle essentiel à jouer dans le développement des relations bilatérales». Un accord de coopération entre le Conseil de la nation et le Sénat français est «à l'étude» et permettra aux deux institutions de «se réunir sur une base régulière, dans le cadre d'un Forum de haut niveau», a-t-il dit. La mobilisation algérienne dans la lutte antiterroriste est «exemplaire». Par ailleurs, Larcher a salué le rôle de l'Algérie et sa «mobilisation exemplaire» dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans la région du Sahel. Rappelant que l'Algérie a elle-même payé un «très lourd tribut au terrorisme», Larcher a affirmé que «le terrorisme appelle une réponse ferme et coordonnée des différents pays engagés dans cette lutte». Pour Larcher, la coopération entre tous les pays dans la lutte contre le terrorisme au Sahel est «un facteur indispensable de réussite et doit continuer à se renforcer». Il a, à cet égard, relevé le «rôle remarquable» joué par l'Algérie pour permettre la signature de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, en juin dernier, une étape qu'il a qualifiée d'«avancée majeure». «Il convient maintenant que toutes les parties continuent à unir leurs efforts pour réussir la mise en œuvre des engagements pris et surmonter les difficultés qui peuvent apparaître», de l'avis de Larcher. Quant à la situation en Libye, le président du Sénat français estime qu'il n'y avait pas d'autre choix que de «renouer le dialogue entre les Libyens» et «favoriser le rétablissement de la sécurité, à travers un gouvernement d'union nationale qui rassemble ceux qui combattent les terroristes». Interrogé par ailleurs sur les essais nucléaires français dans le Sud algérien durant la période coloniale, Larcher a rappelé que les conséquences étaient «pleinement assumées et prises en compte» par l'Etat français qui «agit en toute transparence». «Tout est mis en œuvre pour que les victimes ou leurs ayants droit puissent faire valoir tous leurs droits, conformément au dispositif de reconnaissance et d'indemnisation mis en place par la loi du 5 janvier 2010», a-t-il dit. Il a également relevé que les demandes d'indemnisation présentées par les ressortissants algériens sont «examinées dans ce cadre qui n'établit, bien entendu, aucune discrimination entre demandeurs français ou algériens». «Je sais que le gouvernement français dialogue régulièrement avec les autorités algériennes sur ce sujet afin, notamment, de permettre une meilleure information du public algérien et de faciliter la présentation de dossiers par les victimes algériennes ou leurs ayants droit», a indiqué Larcher.
R. N.