Du calme !
Par Kamel Moulfi – «Les bons payent pour les mauvais», la dignité de la cheffe d'escale d'Air Algérie à Oran, sanctionnée par sa hiérarchie après la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux, aurait pu être sauvée dans l’opinion publique par la référence à ce proverbe. Mais personne ne l’a cité et on peut penser que les gens considèrent qu’il n’y a pas de «bons» à Air Algérie. Quel voyageur algérien n’a pas gardé, pour la vie, dans sa mémoire, la trace du mauvais comportement des agents de cette compagnie ? Il y a sans doute, comme partout ailleurs, des exceptions, mais elles sont très rares et peu visibles au milieu de la masse. Naima Hassaine fait certainement partie des «bons», puisqu’elle affirme (voir sa lettre sur Algeriepatriotique) que «durant 20 ans de services au sein de l’entreprise, je me suis attelée à mener ma mission dans le respect des procédures et exigences de servir les clients de notre compagnie». Elle aurait dû rester cette exception, mais elle s’est laissée aller à reprendre le leitmotiv que tout le monde entend : «Va te plaindre à qui tu veux !» Cette phrase est dans la bouche de tous les bureaucrates investis d’un pouvoir sur les citoyens et forts du soutien de ceux qui les ont placés pour servir une certaine «clientèle» et pas le public. De temps en temps, la télévision d’Etat médiatise, pour les besoins de la propagande, les cas où des employés du service public défaillants ou auteurs de comportements abusifs sont sanctionnés. Dernièrement, c’était les agents d’Algérie Poste relevés de leurs fonctions illico presto par la ministre Houda-Imane Feraoun, en visite inopinée d’inspection. Il y a quelques décennies, il y avait eu les «sorties sur le port» des ministres en charge de ce secteur ponctuées par des licenciements sur le champ sur un coup de colère sincère face à une défaillance réelle ou par une mise en scène parfaite pour régler des comptes. Quoi qu’il en soit, les agents chargés de travailler directement avec le public doivent méditer ce commentaire d’un de nos lecteurs : «Il y a une chose qui compte, la politesse, elle est primordiale, ils doivent garder leur calme et pour ceux qui ne peuvent pas, ils n'ont qu'à changer de métier.»
K. M.
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