Le DRS et les fossoyeurs
Par Rabah Toubal – La «restructuration» dont a fait officiellement l'objet le Département du renseignement et de la sécurité, DRS, du ministère de la Défense nationale, depuis notamment le retour, en juillet 2013, du président Abdelaziz Bouteflika de son long séjour dans les hôpitaux militaires parisiens de Val-de-Grâce et des Invalides, s'est accélérée ces derniers mois avec la réduction drastique des prérogatives du DRS au profit d'autres structures du MDN et de la présidence de la République.
Dirigé, depuis le début des années 1990, par le général Mohamed Lamine Mediene, dit Toufik, le DRS a accumulé des compétences considérables, qui échappent à sa tutelle et qui en a fait pratiquement le premier pilier du pouvoir algérien, bien avant l'état-major et la présidence de la République, dont il nommait et dégommait les titulaires.
Sans aucun doute, ce sont les enquêtes menées par le DRS sur les nombreux scandales financiers, les «fuites» concernant les abus, méfaits et forfaits commis par une partie du pouvoir, que le DRS ne soutenait pas ou soutenait du bout des lèvres, en raison des risques qu'il constitue pour la cohésion, la stabilité, la sécurité et l'unité nationales, et son rejet quasi unanime par la majorité du peuple algérien et des partis politiques et de la société civile algérienne indépendants et les intentions putschistes prêtées malhonnêtement au DRS par ses ennemis internes et externes et dont Abdelaziz Bouteflika a été convaincu, qui ont aggravé le sourd conflit qui opposait la présidence de la République et ses alliés au DRS.
Par ailleurs, la violente agression commise frontalement par Amar Saâdani, le très contesté SG du FLN, durant la campagne pour le quatrième mandat, a porté le conflit latent entre la présidence de la République et le DRS à son paroxysme et provoqué une cascade de changements au sein de département au point d'en faire aujourd'hui, de l'avis des spécialistes, une «coquille vide».
En tout état de cause, la nature a horreur du vide. Elle se venge cruellement de ceux qui dorment sur leurs lauriers. Ce serait le cas du général Toufik, qui aurait cru en la légende qui lui a été tricotée par ses fossoyeurs d'aujourd'hui.
R. T.
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