Boycott d’Israël : un mouvement est né en Algérie
Des artistes, animateurs radio, journalistes, écrivains et professeurs d’université ont créé un mouvement contre l’Etat d’Israël et en soutien au peuple palestinien. Ce mouvement «Boycott-Désinvestissement-Sanctions» (BDS) a vu le jour lors d’une réunion tenue le lundi 31 août à Alger. Parmi les fondateurs de ce mouvement, Samia Zennadi, éditrice, Redouane Semar, concepteur et producteur de supports pédagogiques et fondateur du groupe BDS Algérie, Ali Beloud, réalisateur-scénariste, Abdelakrim Hammada, journaliste retraité, et Mohamed Bouhamidi, professeur de philosophie, cadre de la nation retraité et chroniqueur de presse. Etaient également présents à cette réunion, Omar Zellig, animateur radio et de réseaux sociaux, et Mustapha Aït Iftène, militant BDS algérien. Le choix de l’appeler «mouvement» plutôt que structure ou groupe, ils l’expliquent par leur souci de «permettre la convergence, la coordination et le regroupement d’associations ou personnalités de différentes sensibilités politiques ou de différents domaines d’intervention sociale ou politique autour du but fondamental du soutien au peuple palestinien». Ses initiateurs comptent doter ce mouvement d’une charte qui «définira de façon forte sa ligne fondamentale de soutien au peuple palestinien et d’opposition à l’Etat d’Israël». Le but de ce mouvement est, comme expliqué dans le procès-verbal de la réunion, de s’opposer à Israël «en tant qu’Etat colonial auquel s’ajoute le caractère d’Etat raciste et d’apartheid dans sa doctrine, son idéologie et ses pratiques». Il s’agit, en toute évidence, d’un mouvement anticolonial et anti-impérialiste. Sa première action est programmée pour le 26 septembre. C’est une journée d’étude sur «les processus (et leurs connexions) qui ont amené, dans notre pays, les manifestations ouvertes d’amitié pour Israël ou d’hostilité ouverte aux luttes du peuple palestinien». Il y aura parmi les conférenciers Ali Beloud, réalisateur, qui parlera de la place éminente de la question palestinienne dans le mouvement de libération nationale. Mohamed Bouhamidi reviendra, quant à lui, sur «les transformations apportées aux termes du débat culturel algérien qui l’ont déterritorialisé et désocialisé au profit d’un autre engagement des acteurs culturels au profit des thèses coloniales». Ce mouvement compte en effet agir en créant des lieux et des liens de communication pour informer et populariser les idées et les actions du boycott culturel d’Israël et du soutien aux luttes du peuple palestinien : page officielle Facebook, bulletin électronique de liaison, blog du mouvement, lettre d’information… Les initiateurs de ce mouvement affirment qu’ils ouvriront dans les semaines à venir le débat sur le choix du concept de BDS ou de Boycott d’Israël, tout court. Il existe de nombreux BDS à travers le monde qui mènent une véritable guerre économique contre Israël. En France par exemple, le groupe BDS a lancé de nombreuses campagnes de boycott de produits culturels, sportifs et universitaires qui ont eu un franc succès. On a vu comment de grands groupes français ont dû renoncer à leur investissement en Israël sous la pression de ce groupe.
Rafik Meddour
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