Et les Roms ?
Par Houari Achouri – L’embarras des pays de l’Union européenne apparaît au grand jour face au dilemme créé par le flot de réfugiés qui se déverse sur eux : comment donner l’impression de traiter de façon humanitaire ce problème et ne pas pénaliser sa propre société en acceptant d’accueillir plus qu’il n’en faut pour les besoins de la propagande les candidats à l’asile venus de Syrie ou d’un autre pays en guerre. Jeudi, les eurodéputés ont voté une résolution par laquelle ils souhaitent que le poids des problèmes amenés par les réfugiés soit réparti entre les pays de l’UE, par le biais d’une «clé de répartition équitable et obligatoire ». Mais le contexte est à la désinformation à laquelle les médias des pays occidentaux se prêtent volontiers pour cacher les véritables tenants et aboutissants de cette affaire de réfugiés. Beaucoup d’observateurs accusent les services occidentaux et américains d’avoir créé une telle situation. Que penser de cette information à propos, tenez-vous bien, de la consule honoraire de France à Bodrum, en Turquie, qui a vendu des canots et des gilets de sauvetage aux candidats à l’émigration clandestine pour rejoindre une des îles grecques et de là grossir le lot des réfugiés qui frappent aux portes de l’Europe, sans oublier qu’ils risquent la mort lors de la traversée, ce qui est arrivé au petit Aylan. Cette consule française a révélé que les autorités locales turques sont partie prenante dans ce trafic. L’hypocrisie du prétendu humanisme des pays européens ne résiste pas aux faits. Hier (vendredi), le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a critiqué l’attitude de plusieurs pays européens, dont la France, à l’égard d’une catégorie de réfugiés, les Roms et plus largement ceux que l’appelle les «gens du voyage», visiblement indésirables parce que non générateurs de dividendes politiques et d’impact de propagande pro-occidentale. Ces réfugiés de seconde zone sont traités sans ménagement et forcés à quitter les lieux où ils habitent, manu militari, transformés du jour au lendemain en «sans-abri» qui peuvent être expulsés à tout moment.
H. A.
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