Le général Toufik out : quels critères Bouteflika choisit-il pour nommer et dégommer les généraux ?
Le général de corps d’armée Mohamed Mediène, dit Toufik, chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), a été mis à la retraite, a-t-on appris d’une source sûre. La décision a été communiquée ce matin au patron des services secrets algériens par le directeur du cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, a ajouté notre source. A la tête du DRS depuis sa création en 1990, le général de corps d’armée Toufik fait l’objet d’attaques depuis le début de l’année 2014. Considéré comme opposé au 4e mandat, le général Toufik a été remplacé par le général-major à la retraite Athmane Tartag, dit Bachir, conseiller à la présidence de la République depuis juillet 2014. La mise à la retraite du général Toufik reste énigmatique bien que le désormais ex-patron des services secrets soit très avancé dans l’âge. A quoi obéit cette mise à la retraite qui vient couronner une série de limogeages qui ont touché de hauts responsables des services secrets à tous les niveaux ? Si c’est le critère de l’âge qui a motivé cette décision, pourquoi donc le chef de l’Etat n’a-t-il pas mis quelqu’un de jeune à sa place, et il y en a au sein des services ? Si le président de la République qui a mis à la retraite le général Toufik et de nombreux autres hauts gradés de l’armée est animé par la volonté de rajeunir l’armée, pourquoi garde-t-il donc des septuagénaires à la tête des services de sécurité, à l’image du chef de l’état-major Ahmed Gaïd-Salah et de Benali Benali nommé à la tête de la Garde républicaine ? Pourquoi la règle de l’armée s’applique-t-elle sur certains et non sur d’autres ? Le maintien de certains très hauts gradés de l’armée en poste met à mal un tel argument. Il faut donc chercher ailleurs les motivations d’une telle décision qui intervient dans un contexte sécuritaire tendu aux frontières.
Rafik Meddour