Affaire Mécili : le FFS dénonce «un verdict politique»
Réagissant au non-lieu général prononcé jeudi dernier par la Cour d’appel de Paris, confirmant ainsi le verdict rendu en novembre dernier dans l’affaire Mécili, le Front des forces socialistes (FFS) dénonce «un verdict éminemment politique qui consacre le déni de la vérité et la prééminence de la raison d’Etat sur la justice et les droits de l’Homme». Dans un communiqué rendu public ce lundi et signé par son premier secrétaire, Mohamed Nebbou, le parti de Hocine Aït Ahmed estime que, par cette décision, la justice française «se distingue, une nouvelle fois, par sa partialité dans le traitement de cette affaire et assure l’impunité totale à l’assassin et aux commanditaires présumés». «Dans cette affaire, telle que traitée par les tribunaux français, ni les faits ni le droit ne sont respectés ; seule la raison d’Etat a prévalu», s’indigne le FFS qui rappelle qu’il s’agit d’un «assassinat politique» et que ce verdict «n’est qu’une tentative d’une clôture politique et non judiciaire de l’affaire». Encore une fois, le parti s’interroge sur les dessous d’une telle décision qui, selon lui, «s’apparente à une vente concomitante entre la France et l’Algérie pour étouffer cette affaire» qui concerne un ancien cadre du parti et qui, pendant longtemps, fut le bras droit de son chef historique. Le 7 avril 1987, André Ali Mécili, 47 ans, avait été exécuté de trois balles dans le hall de son immeuble, boulevard Saint-Michel, à Paris. Devenu avocat au barreau de Paris, Ali Mécili avait joué un rôle déterminant au sein de l’opposition algérienne en exil. Il avait notamment organisé la fameuse rencontre, en 1985, à Londres, entre Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella, alors à la tête du MDA. Ancien membre du MALG jusqu’à 1962, il a préféré rejoindre le FFS qui, en 1963, créa un maquis en Kabylie pour s’opposer au régime de Ben Bella.
R. Mahmoudi