DRS : scénarios et hypothèses
Par R. Mahmoudi – En nommant un de ses conseillers à la tête du DRS, à la retraite depuis plus d’un an, pour hériter d’un appareil dont plusieurs directions ont été dissoutes ou sont passées sous la tutelle de l’état-major de l’armée, Bouteflika ne cherche-t-il pas à faire de ce poste une fonction purement protocolaire ou transitoire, dans l’éventualité d’une future transformation radicale de cette institution sécuritaire ? La logique aurait dicté que le successeur du patron des services fût un officier en exercice, à moins que le chef de l’Etat veuille détacher cet appareil de l’ANP, en procédant par étapes. Le maintien du général à la retraite Athmane Tartag – dit Bachir – à son poste de conseiller à la présidence de la République chargé des questions de sécurité n’est pas précisée lors de sa nomination, suivie de sa prise de fonction rapide à la tête du DRS. Ce qui conforte l’idée qu’il continuera à assumer parallèlement sa fonction de proche conseiller du président Bouteflika, jusqu’à nouvel ordre. Athmane Tartag ne pourrait assumer cette double tâche que dans l’hypothèse où le nouveau patron du DRS serait là pour une période de transition qui prendrait fin au parachèvement du processus de restructuration des différentes directions relevant des services secrets, qui se poursuit sans relâche depuis quelques mois et dont nul ne peut deviner l’épilogue. En même temps, le choix d’Athmane Tartag pour cette période semble être le fruit d’un compromis mettant en priorité la complexité de la situation sécuritaire, avec les menaces qui guettent le pays autour de ses frontières et la recrudescence de la violence terroriste. Car ce général est connu pour être un homme rompu à la lutte antiterroriste et qui maîtrise bien les enjeux. De l’avis des observateurs les plus avertis, les bouleversements opérés dans le fonctionnement de certaines directions, la dissolution ou le changement de tutelle de certains services opérationnels présagent, au-delà des calculs de pouvoir immédiats, une mutation en profondeur de cette institution dont les résultats ne seront visibles que plus tard.
R. M.
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