Ravalement de façade
Par Meriem Sassi – Les promesses des ministères de l’Education et de l’enseignement supérieur d’améliorer la prise en charge des élèves et des étudiants et de réduire les pertes d’heures de cours sont passées à la trappe. Deux semaines après la rentrée scolaire et universitaire, nombre d’établissements sont loin de respecter les consignes. Classes en travaux, ravalement de façade improvisé en pleine rentrée, comme c’est le cas de nombreux lycées à Alger et de la faculté centrale d’Alger, sont autant de signes qui ne trompent pas sur le fossé qui sépare les assurances des responsables et la réalité du terrain. Des élèves et des étudiants sont laissés pour compte, confrontés à des pertes d’heures de cours, à peine la rentrée entamée, à cause de l’indisponibilité des classes en chantier et du manque de livres scolaires, notamment pour les classes d’examen dans beaucoup d’établissements. Le manque de professeurs et l’absentéisme de certains donnent un aperçu de la persistance des mêmes pratiques au sein des établissements scolaires et universitaires, et l’absence de contrôle de la part de la tutelle qui prend des décisions et se contente de l’effet d’annonce au lieu de veiller à l’application stricte des consignes et de remédier aux insuffisances lorsqu’elles existent. Il faut dire que dans l’état actuel des choses, ce sont encore une fois les élèves, les étudiants et leurs parents qui paient la note à cause de l’incompétence de certains responsables. Comment peut-on en effet livrer des amphis et des salles de classe à une armada d’ouvriers à la rentrée universitaire et scolaire, empêchant les étudiants et les lycéens de prendre possession des lieux ? Le ministère de l'Education nationale s'est fixé comme «objectif prioritaire» le retour au temps scolaire standardisé de l'élève, à savoir 36 semaines de scolarité par an, sachant que le temps scolaire chez nous est l'un des plus bas au monde. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette promesse ne sera évidemment pas respectée, comme beaucoup d’autres. Il faut craindre en plus que malgré les engagements pris, les syndicats décident d’entrer en scène, comme chaque année, pour brandir la menace de grève au détriment des élèves qui subissent depuis des années l’indigence de notre système scolaire.
M. S.
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