Comment la famille de l’agent de la CIA Oussama Ben Laden a tué plus de cent pèlerins à la Mecque
Ben Laden n’est plus en odeur de sainteté dans son pays d’origine, l’Arabie Saoudite. Il ne s’agit pas du criminel Oussama, qui dirigeait Al-Qaïda, tout en étant un agent de la CIA, mais des siens qui faisaient de bonnes affaires dans le royaume wahhabite, jusqu’au dernier incident qui nous aura, d’ailleurs, au moins éclairés sur le fait que le projet d'expansion de la Mecque était confié au groupe de bâtiment Ben Laden (créé par le père d'Oussama Ben Laden). Depuis l’effondrement de la grue à la Grande mosquée de la Mecque, qui a provoqué la mort de 111 pèlerins et fait plus de 400 blessés, rien ne va plus pour le puissant groupe, dont la responsabilité dans cette tragédie a été établie par l’enquête effectuée sur les lieux par les autorités saoudiennes. Des sources officielles saoudiennes font état de la décision du roi Salman d’interdire la sortie du territoire de tous les Ben Laden impliqués dans le groupe, et ce, en attendant les conclusions de l’enquête et les résultats des poursuites judiciaires qui ont été engagées à la suite de cet accident. Cette mesure va avoir un impact certain sur les nombreux projets menés dans les pays, notamment arabes, où le groupe est implanté. Du jour au lendemain, le nom de Ben Laden est devenu maudit et les affaires de son groupe totalement indésirables en Arabie Saoudite. Des esprits malins ont fait observer que l’accident de la Mecque a eu lieu un 11 septembre et son responsable désigné s’appelle… Ben Laden. La chute de la grue n’est pas due à un acte criminel, ont déclaré les enquêteurs, mais à la violence du vent qui a soufflé très fort ce jour-là. Mais les autorités estiment que le groupe Ben Laden n’a pas respecté les normes de sécurité sur le chantier qui prévoient les mesures de prévention à prendre pour éviter la catastrophe qui s’est produite. Ce manque de prévention a coûté au groupe d’être exclu de tous les appels d'offres et des nouveaux projets publics. Le roi a ordonné au ministre des Finances de vérifier si les projets publics réalisés actuellement par le groupe Ben Laden sont en conformité avec les mesures de sécurité exigées en la matière. Il y a de quoi être surpris par la fermeté de la réaction du roi Salman, sachant que la famille Ben Laden n’a pas hésité à déshériter le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, pour s’en démarquer dès les premières informations sur son implication dans le terrorisme international, voire sa responsabilité directe dans de nombreux attentats meurtriers. Les liens très étroits et très anciens, des décennies, entre la famille royale saoudienne et les Ben Laden ont permis à ce groupe de bénéficier de plusieurs grands projets de construction à travers l’Arabie Saoudite, dont le projet d’agrandissement de la Mecque. L’effondrement de la grue n’est-il pas un prétexte saisi par le roi Salman pour se débarrasser d’un groupe dont le seul nom constitue un repoussoir aux yeux des alliés de l’Arabie Saoudite ? Notons, au passage, la tendance des Ben Laden à se spécialiser dans la construction de tours, pas forcément jumelles, comme celles qui ont été détruites à New York un certain mardi 11 septembre 2001, mais suffisamment hautes pour être remarquables. Il y a près d’un an, des informations ont fait état d’un projet de construction d’une tour géante de 114 étages et 540 mètres à Casablanca, présentée comme ce qui sera le bâtiment le plus haut de toute l'Afrique. C’est un des nombreux demi-frères d’Oussama Ben Laden, tous milliardaires, Tarek Ben Laden, qui s’est proposé, à titre personnel, dit-on, de la construire pour 1,5 milliard de dollars.
Houari Achouri