La classe politique s’étire
Par Rafik Meddour – La classe politique nationale se réveille doucement d’une longue léthargie qui aura duré tout l’été. Après un effacement total pendant plusieurs mois, certains chefs de formation ont dû, en effet, précipiter leur retour sur la scène politique tant les événements qui s’y déroulent sont d’une importance extrême pour l’avenir politique de l’Algérie. Les changements opérés au sein de l’armée et qui ont fait couler beaucoup d’encre ont fait bouger les partis les plus réactifs. Le Parti des travailleurs, dirigé par Louisa Hanoune, a été le plus actif ces dernières semaines. Louisa Hanoune a vite réagi aux changements qui ont touché l’institution militaire et dénoncé ce qu’elle qualifie d’«opération de déstabilisation» de l’ANP. Elle a parlé aussi d’une éventuelle présidentielle anticipée. La responsable du PT a également dénoncé l’arrestation du général Hassan et considéré l’endettement extérieur comme un véritable danger pour le pays. Ahmed Ouyahia, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), a fait sa rentrée politique samedi dernier. Une rentrée fracassante, car Ahmed Ouyahia a largement commenté l’actualité nationale, assurant que les restructurations au sein de l’armée étaient somme toute naturelles et relevaient entièrement des prérogatives du président de la République. Il a quasiment admis que l’économie nationale était en faillite, affirmant que si rien n’était fait pour la redresser, il n’y aurait plus aucun sou dans les caisses de l’Etat dans cinq ou six ans. Une sortie largement relayée par la presse nationale, pour la simple raison qu’Ahmed Ouyahia n’est pas seulement le chef d’un parti, mais il est aussi le directeur de cabinet de la présidence de la République. Autrement dit, il est au cœur de la décision. Hier, c’était au tour de l’ex-candidat à la présidentielle de 2014, Ali Benflis, d’animer une conférence de presse dans laquelle il est revenu sur l’agrément reçu par son parti, affirmant que la création de Talaiou El-Hourriyet n’a pas été une sinécure. Après avoir tenu son université d’été au début du mois courant, le Front des forces socialistes (FFS) marque sa présence médiatique par une réaction au non-lieu dans l’affaire de l’assassinat d’Ali Mécili. Une affaire qui remonte à 1987. Le FFS tiendra un conseil national le week-end prochain pour analyser la situation politique nationale marquée par la mise à la retraite du patron des services secrets, le général de corps d’armée Mohamed Mediène dit Toufik. Le secrétaire général contesté du Front de libération nationale (FLN), Amar Saïdani, a, quant à lui, brillé par son absence. L’ex-parti unique est totalement effacé de la scène médiatique. Même la session ordinaire du comité central qui devrait avoir lieu en ce mois de septembre a été reportée au 3 octobre prochain. Motif invoqué : le hadj ! Ainsi, la scène politique reprend vie petit à petit, après un silence plat enregistré durant tout l’été.
R. M.
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