Avec quel passeport Khadidja Benguenna s’est-elle rendue à El-Qods occupé pour sa séance photo ?
Pour répondre à ses besoins de propagande aux fins de camoufler son rôle de relais médiatique du sionisme international, la chaîne de télévision Al-Jazeera a dépêché sa présentatrice vedette Khadidja Benguenna à El-Qods. A grand renfort de publicité, la présentatrice installée à Doha depuis le milieu des années 1990 diffuse ses poses devant la Mosquée d’Al-Aqsa, aux côtés de Palestiniens et de Palestiniennes – chaque photo étant prise à part – sur les réseaux sociaux. Cependant, Khadidja Benguenna étant de nationalité algérienne, elle ne dit pas avec quel passeport elle a pu se rendre dans ce territoire occupé par l’Etat voyou d’Israël, sachant qu’il est strictement interdit à tout Algérien de se faire apposer le cachet de la police de l’air et des frontières israéliennes sur le document de voyage algérien. Les deux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques, l’Algérie n’autorise pas ses ressortissants à s’y rendre, pour quelque motif que ce soit. De même que les Israéliens ne sont pas admis sur le territoire algérien, bien qu’il soit facile pour n’importe quel citoyen de ce pays de fouler le sol algérien pour peu qu’il présente un passeport d’une autre nationalité. Khadidja Benguenna a-t-elle porté atteinte au document de voyage officiel de l’Algérie ? S’est-elle rendue dans les territoires palestiniens occupés avec un passeport établi par un pays qui entretient des relations avec Israël ? A-t-elle obtenu une dérogation spéciale par les autorités israéliennes pour être admise à El-Qods occupé sans passeport ? S’est-elle infiltrée clandestinement dans les territoires occupés ? Dans ce cas, a-t-elle été inquiétée par les services de sécurité israéliens ? S'est-elle tout simplement exhibée dans un studio à Doha ou ailleurs, imitant ainsi un certain Bernard-Henri Lévy ? Autant de questions auxquelles elle pourrait peut-être donner une réponse pour ses fans arabes qui applaudissent des deux mains son «geste courageux». On se souvient qu’au début du premier mandat de Bouteflika, la présidence de la République avait rué dans les brancards après qu’un groupe de journalistes algériens eurent été invités à se rendre dans les territoires occupés. Il y eut une levée de boucliers telle que ces journalistes avaient été jetés en pâture, accusés presque de haute trahison. Depuis, la situation des droits de l’Homme en Palestine n’ayant cessé de se dégrader, toute relation avec l’entité sioniste est perçue comme une complicité avec Tel-Aviv dans les crimes commis par l’armée israélienne contre les Palestiniens à Gaza, où des milliers d’enfants et de femmes ont été massacrés. Les groupes de Palestiniens qui se dressent devant la Mosquée d’Al-Aqsa pour défendre ce Lieu saint de l’islam affrontent la répression féroce des forces de police et des soldats israéliens avec courage et détermination. Par contre, la pose artificielle de la déléguée algérienne d’Al-Jazeera sur place ne montre aucun signe d’inquiétude ou de menace. Arborant un large sourire sur un visage soigneusement maquillé, portant un accoutrement de haute facture des sœurs musulmanes égyptiennes, tenant une paire de lunettes de soleil haut de gamme d’une main et arrangeant son foulard pour une beauté parfaite de l’autre, l’allure embourgeoisée de Khadidja Benguenna contraste lamentablement avec l’humilité et la simplicité des citoyens palestiniens dont elle s’est servie pour prendre ses clichés grossiers. Cette opportuniste partage moins les souffrances de ces Palestiniens que les desseins bassement machiavéliques de son alter ego Bernard-Henri Lévy. A cette différence que lui, au moins, assume son appartenance au camp sioniste.
M. Aït Amara