Après une crise diplomatique larvée : l’Algérie et la Mauritanie reprennent leur coordination sécuritaire
Les relations entre l’Algérie et la Mauritanie sont en voie d’être normalisées après l’incident diplomatique provoqué, en avril dernier, par l’expulsion d’un diplomate algérien en poste à Nouakchott. Selon des sources diplomatiques citées par l’agence turque Anatolie, les deux pays ont repris depuis peu la coordination sécuritaire grâce aux efforts de médiation initiés par Tunis. La source a qualifié la présence de l’adjoint du chef de l’état-major de l’armée mauritanienne, le général-major Hanana Ould Sid, à la tête d’une importante délégation à la réunion des chefs d’état-major des pays regroupés au sein du Comité d'état-major opérationnel conjoint (CEMOC), qui s’est tenue les 16 et 17 septembre derniers à Tamanrasset, de «pas important pour circonscrire la crise diplomatique entre les deux pays». Pour rappel, cette crise a éclaté suite à la décision prise par le gouvernement mauritanien, fin avril dernier, d’expulser le premier conseiller de l’ambassade algérienne à Nouakchott, Belkacem Cherouati, accusé d’avoir inspiré un article publié sur un site d’informations mauritanien, évoquant une plainte que Nouakchott aurait l’intention de déposer auprès de l’ONU contre le Maroc, accusé de vouloir «envahir la Mauritanie de drogue». Après plusieurs jours de silence, l’Algérie a riposté en renvoyant un diplomate mauritanien de même rang. Fin avril, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Tayeb Belaïz, a boycotté les travaux de la 5e session du Conseil des ministres de l’Intérieur de l’Union du Maghreb arabe (UMA), prévue à Nouakchott, en signe de protestation contre l’attitude des autorités mauritaniennes. L’Algérie sera finalement représentée par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Le choix du gouvernement algérien de baisser le niveau de sa représentation à cette importante réunion de l’UMA était un message fort de la part d’Alger en direction de son voisin suite à l’expulsion inopinée et injustifiée du diplomate algérien. Loin d’entreprendre des gestes d’apaisement, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, a préféré jouer l’escalade, en approuvant en plein Conseil des ministres, deux jours plus tôt, les accusations portées contre le diplomate algérien expulsé, accusant ainsi indirectement l’Algérie de vouloir porter atteinte aux intérêts de son pays.
R. Mahmoudi