Agissez !
Par Meriem Sassi – Alors que la situation économique du pays est au plus mal, les membres du gouvernement se complaisent dans un discours rassurant, affirmant sans sourciller que le pays a les moyens de faire face à la crise qui s’annonce, du fait de son faible endettement extérieur. Patriotes dans l’âme, les Algériens souhaitent tous que ces prédictions se réalisent et permettent à notre pays de passer le cap difficile, sans trop de dégâts. Ils aimeraient croire Bouchouareb, ministre de l’Industrie, lorsqu’il avance, comme il l’a fait hier à partir de la Pologne, qu’«à la faveur de sa politique économique menée les années écoulées et de son très faible endettement, l’Algérie est en position favorable pour traverser la conjoncture économique marquée, notamment, par la baisse des prix des hydrocarbures sans compromettre son élan de construction nationale». Malheureusement, le discours politique du ministre, comme celui du Premier ministre, tranche de façon incontestable avec les pronostics des experts et les indicateurs financiers récents, qui montrent une baisse sans précédent depuis dix ans des exportations, de nos réserves de change ainsi que du solde du Fonds de régulation des recettes (FRR). Alors, qui croire, le discours ronronnant des politiques ou la vérité implacable des chiffres de la Banque d’Algérie, annoncés il ya quelques jours, et ceux des Douanes ? Celles-ci ont annoncé hier un déficit de 9,06 milliards de dollars durant les huit premiers mois de l'année 2015 enregistré par la balance commerciale contre un excédent de 4,32 milliards de dollars à la même période de 2014. Un déséquilibre flagrant qui pourrait entraîner rapidement l’incapacité du pays à financer ses importations et le conduire de nouveau vers l’endettement extérieur. La situation économique pourrait se détériorer encore plus au fil des mois avec la baisse continue des prix du pétrole. A quoi servirait alors l’optimisme de façade des membres du gouvernement ? Les avis des experts recueillis depuis deux jours à Djenane El-Mithak gagneraient à être suivis rapidement, avant qu’il ne soit trop tard.
M. S.
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