Graves révélations d’Israël Shamir sur l’associé de l’Etat algérien dans Djezzy Mikhail Fridman
Dans l’interview accordée à KontreKulture et publiée par le site Egalité et Réconciliation, l’écrivain et journaliste Israël Shamir parle de Fridman, le patron de VimpelCom associé de l'Etat algérien dans Djezzy. Il en dit des choses ahurissantes dans une sorte de galerie de portraits d’oligarques russes qu’il brosse sans aucune complaisance ni retenue. «Regardez-le ! Cette espèce de gros cochon. Tout est répugnant à son sujet», commence-t-il par dire de celui qui était l’un des sept banquiers originaux en Russie. Il rappelle que Fridman a commencé en vendant des places de concert près du théâtre Bolchoï, à Moscou. Pour Israël Shamir, «c’est incroyable» : réussir à devenir un grand milliardaire en revendant bien plus cher les billets du Bolchoï. Il n’a pu y parvenir qu’en assassinant des gens sur son chemin. Israël Shamir en est convaincu et son jugement sur cette «espèce de gros cochon» est sans appel, le patron de VimpelCom est «totalement corrompu et criminel», mais, ajoute-t-il, «c’est l’un des hommes les plus riches de Russie». Au point où «personne ne songe à faire quoi que ce soit contre lui», fait observer l’écrivain qui souligne que Fridman donne son aide à «quasiment chaque adversaire de Poutine qui apparaît publiquement». Les opposants russes sur lesquels compte l’Occident pour renverser Poutine bénéficient déjà de l’appui total et ouvert de deux autres gros oligarques, Berezovski et Khodorkovski, ennemis jurés du dirigeant russe. Ces puissants oligarques prétendent combattre contre ce qu’ils appellent «le système poutinien d'autoritarisme» qui dispose de pouvoirs dont ils auraient bien voulu être seuls pour en profiter. Ils s’en prennent à Poutine parce qu’il les a écartés du pouvoir et empêché leur participation directe à son exercice. C’est à la fin des années 1990 que ces oligarques ont compris que le pouvoir était en train de leur échapper. Ils n’ont pu bâtir leur empire financier et leurs richesses qu’en tuant les rivaux et les gêneurs, comme le note Israël Shamir. «Totalement criminels et corrompus» sont ces gens, pour répéter les propos de l’écrivain journaliste. Sur la corruption de cette catégorie d’individus, les lecteurs d’Algeriepatriotique ont eu à prendre connaissance des enquêtes menées sur les agissements de VimpelCom auquel, rappelons-le, l’Etat algérien, par le biais du Fonds national d'investissement (FNI), s’est s’associé à travers le rachat de 51% des parts de l’opérateur Djezzy. Un article d’Algeriepatriotique (8 mai 2014) a rendu compte des démêlés de ce groupe russe avec la justice internationale pour des affaires de «versement de pots-de-vin en Suisse, en Suède, en France et aux Pays-Bas». Notre journal, se référant à la presse helvétique, a évoqué «les soupçons de blanchiment portant sur des actes ayant eu lieu dans le marché des télécommunications en Ouzbékistan et des biens et avoirs estimés à plus de 658 millions d'euros ». Dans cet article, Algeriepatriotique s’est posé la question de savoir si «l’Etat algérien ne risque pas de se retrouver, encore une fois, dans une situation inconfortable dans le partenariat concernant l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy».
Houari Achouri