Silencieux sur les changements au DRS : le FLN se prépare à la révision de la Constitution
Prévue le 4 octobre prochain, la première session ordinaire du comité central du FLN, après le Xe congrès, s’annonce décisive pour la direction du parti et pour son premier responsable, absent de la scène politique depuis plusieurs semaines. D’aucuns se sont d’ailleurs interrogés sur le silence observé par le parti majoritaire au sujet des changements opérés récemment au sein de l’institution militaire, alors que son secrétaire général, Amar Saïdani, s’était distingué, il y a quelques mois, par des sorties aussi agressives que surprenantes à l’encontre du désormais ex-patron du DRS, le général Toufik, faisant peu de cas des remontrances officielles du chef de l’Etat et de certains membres du gouvernement. Le parti attend-il le retour de son mentor, parti accomplir le pèlerinage à la Mecque, selon plusieurs sources, pour pouvoir se prononcer enfin sur un sujet politique aussi important qui occupe l’opinion publique nationale depuis plus d’une semaine ? Le départ du chef des services de renseignement qu’il a voué aux gémonies va-t-il le galvaniser et renforcer son hégémonie sur le parti majoritaire ? Il faut peut-être se fixer au discours attendu de Saïdani à l’ouverture des travaux de la prochaine session du comité central pour espérer connaître l’attitude officielle du parti. Car le bureau politique n’a même pas inscrit à l’ordre du jour de cette réunion l’examen de la situation politique, comme cela a toujours été le cas. En plus des questions organiques – examen et adoption du projet du règlement intérieur du parti et du comité central et approbation de la composante du bureau politique –, à travers lesquelles la direction compte placer des garde-fous pour endiguer la poussée des frondeurs au sein du parti et de son instance souveraine, deux points essentiels sont inscrits à l’ordre du jour, selon un communiqué du parti. Il s’agit de l’examen de l’exposé que fera le secrétaire général sur son initiative de constitution d’un «front national de soutien au programme du président de la République» et la «préparation du parti au lancement du projet de révision de la Constitution». Un signe que l’heure de la publication de la nouvelle mouture de la Loi fondamentale, tenue au secret, approche, contrairement à ce qu’a déclaré le secrétaire général du RND et néanmoins directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, lors de sa récente conférence de presse. Amar Saïdani s’est tellement investi politiquement sur cette révision de la Constitution qu’il s’est, à plusieurs fois, permis d’en annoncer l’imminence, sans même être officiellement habilité.
R. Mahmoudi