Tout est permis
Par Rafik Meddour – D'aucuns ont remarqué la multiplication de points de vente anarchiques d’instruments tranchants destinés au sacrifice de l’Aïd El-Adha. Des vendeurs installés à même le trottoir proposent toutes sortes d’outils de coupe dangereux, allant du simple couteau à la hache en passant par les poignards. De véritables armes blanches qui sont en vente libre, au vu et au su des services de sécurité. Tout semble être toléré et permis au nom de l’Aïd. Une fête qui, outre de procurer de la joie et du bonheur aux Algériens, charrie un tas de désagréments, de dangers et de saleté. Nos villes deviennent ainsi des bergeries. Un décor désolant et attristant auquel semblent s’habituer les Algériens. Mais la vente d’armes blanches à même le trottoir est un nouveau phénomène qui ne laisse pas indifférent. Il s’agit d’instruments soumis à la réglementation. Pourtant, cette tendance à tout permettre les jours de fête, comme la vente de pétards à l’occasion du Mawlid, peut mener à des dérapages dangereux. La détention d’une arme blanche peut être un motif d’arrestation par les services de sécurité, voire d’emprisonnement. Plusieurs fois, les services de sécurité ont procédé à des interpellations de personnes sur lesquelles ils ont trouvé des sabres, des coutelas, des haches… Ces dernières années ont vu l’apparition de gangs qui sévissent dans les grands centres urbains du pays et exhibent leurs armes blanches avec «fierté», défiant un Etat absent. Au rythme où vont les choses, la circulation des armes blanches sur le marché informel, jusque-là dans une totale discrétion, risque de connaître une autre tournure. Ce premier pas franchi, à l’occasion de l’Aïd El-Adha, sans la moindre réaction des services de sécurité, pourrait donner des idées aux partisans de ce commerce pour l’installer durablement. Il est tout de même étonnant de voir un tel arsenal circuler dehors, sur les trottoirs, loin de tout contrôle.
R. M.
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