Deux tiers des associations recensées en 2011 ont disparu

Le mouvement associatif algérien est un acteur émergent en quête de reconnaissance de son utilité sociale et de son rôle de moteur de développement, a conclu une enquête rendue publique aujourd’hui mardi. L’enquête à caractère nationale vise, selon un communiqué parvenu à la rédaction, «à démontrer la valeur ajoutée socioéconomique que les associations apportent dans leurs domaines respectifs, mais aussi à leur démarche de complémentarité à l’action publique, un rôle qui est souvent méconnu». Selon les résultats de l’enquête, «suite à l’adoption de la loi 12-06 relative aux associations, deux tiers des 93 000 associations officiellement recensées à la fin 2011 par le ministère de l’Intérieur auraient disparu ou n’auraient pas renouvelé leur agrément en 2015». Il est à noter que l’enquête s’est penchée sur les services apportés au citoyen par un faisceau d’associations, dans un contexte marqué par une demande sociale qui s’amplifie et un désengagement fort de l’Etat entamé dans les années 90 dans des pans entiers du service public et des programmes sociaux. Selon le document, «la valeur ajoutée socioéconomique et le rôle social des associations sont au cœur de leurs actions à travers la création d'emplois, l'insertion sociale, le développement local et rural, la structuration de relations sociales, l'amélioration du niveau de vie des populations vulnérables, etc.». Une nouvelle génération d’associations se met également en place avec des compétences, de l’expertise, et un savoir-faire au service de l’action publique. D’autres groupes à travers le pays expérimentent, eux, de nouvelles formes d’organisation sans expérience ni structure formelle. L’enquête a permis d’identifier les contraintes qui pèsent sur le bon fonctionnement de différentes organisations et qui entravent leur développement». Enfin, l’enquête a révélé que «les associations qui interviennent avec efficacité dans ces domaines délaissés par l’Etat connaissent un début de reconnaissance, notamment lorsque des passerelles sont créées avec les pouvoirs publics dans une dynamique de complémentarité. Cependant, il existe des disparités, et les mécanismes institutionnels en direction des associations sont extrêmement différenciés selon les territoires et les contextes».
Meriem Sassi
 

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