Mohamed Nebbou dénonce les «manœuvres» du pouvoir
Lors d’un rassemblement organisé ce mardi à Tizi Ouzou, à l’occasion du 52e anniversaire de la fondation du FFS, le premier secrétaire du parti, Mohamed Nebbou, s’est longuement étalé sur la situation politique qui prévaut dans le pays, confirmant le repositionnement de sa formation par rapport au pouvoir. Après l’échec de son initiative pour le consensus national, le parti d’Aït Ahmed revient à ses premiers slogans : «Notre parti, clame l’orateur, prône toujours un changement pacifique et démocratique du régime politique ; un régime autoritaire caractérisé par le monopole du pouvoir, le refus de toutes les négociations, la corruption, l’exclusion, le recours à la force.» Et de renchérir : «Une réconciliation nationale véritable ne se décrète pas, elle ne s’impose pas», comme pour se définir par rapport au débat actuel sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationales. Pour Mohamed Nebbou, «le FFS reste la première force politique à avoir revendiqué une réconciliation nationale entre les Algériens et entre les Algériens et leurs institutions» mais, selon lui, «une réconciliation nationale véritable ne peut se faire sans vérité et justice et sans l’édification d’un régime politique ouvert, d’une réelle démocratie politique, d’une justice indépendante et la mise en place d’institutions légitimes fortes et crédibles». S’attaquant à Farouk Ksentini, sans le nommer, le premier secrétaire du FFS dira : «Comment voulez-vous qu’on ne soit pas révoltés et indignés d’écouter un responsable d’une instance, sensée faire de la promotion des droits de l’Homme son cheval de bataille, s’immiscer dans le politique et porter des jugements fallacieux sur l’histoire !» Prenant ensuite la défense du contrat de Rome (signé avec le FIS en 1995), l’orateur déclarera : «Dire que les signataires du contrat national à Rome allaient livrer le pays aux terroristes n’est que l’expression haineuse d’un serviteur zélé d’un régime politique qui se trouve dans l’impasse et qui refuse toute alternative crédible.» Pour lui, le contrat de Sant’Egidio «était une chance pour la paix comme étaient les accords du 16 juin 1965, l’appel de Londres de 1985, le Mémorandum adressé aux décideurs en 2001 et notre projet de reconstruction d’un consensus national». Face aux dangers qui guettent aujourd’hui l’Algérie, Nebbou réitère avec force l’attachement de son parti à l’initiative de consensus national qui, pour lui, est «la seule solution». «Certes, l’absence d’une volonté politique du pouvoir, les intérêts des clans, les visions et les calculs étriqués de certains se dressent encore contre notre démarche, mais face au refus et aux manœuvres des uns et à la résistance des autres, notre détermination et notre persévérance paieront», tonne-t-il. Décochant une flèche à l’endroit des autonomistes du MAK, le premier secrétaire du FFS dira : «Une Algérie unie et indivisible, c’est notre héritage commun que nous devons tous préserver. Il est du devoir de chaque Algérienne et de chaque Algérien d’œuvrer à la construction de l’alternative démocratique, car seuls la démocratie et l’Etat de droit peuvent se dresser contre les velléités sécessionnistes et les stratégies visant la partition de notre pays», a-t-il affirmé.
R. Mahmoudi