Show politique
Par Meriem Sassi – S’il y avait un mince espoir de voir la conjoncture économique difficile que traverse le pays pousser le pouvoir à revoir sa stratégie en s’ouvrant au changement et à la démocratisation du pays, il vient d’être définitivement anéanti par Amar Saïdani. Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN) a affirmé, hier à Alger, que l'initiative de son parti visait à «créer un nouveau front d'action pour soutenir le programme du président de la République, en tant que moyen de règlement de nos différends et de resserrement de nos liens nationaux». Il a précisé que cette initiative «sera ouverte à tous les partis politiques agréés, aux organisations syndicales et professionnelles, au patronat, au mouvement associatif, aux médias, à la société civile et aux personnalités nationales indépendantes». Pour peu, on se croirait dans les années fastes du parti unique avec ses grands rassemblements de soutien au pouvoir. Les douloureux événements du 5 octobre 1988, dont on célèbre le vingt-septième anniversaire aujourd’hui, n’auront finalement servi à rien et la décennie de sang et de larmes vécue par le peuple sert encore une fois d’alibi au pouvoir pour refuser tout changement. Le nouveau show politique orchestré par Saïdani vient encore une fois brouiller les pistes et recentrer le débat, à la faveur de l’anniversaire de la réconciliation nationale, sur les «bienfaits» de l’ère Bouteflika. Saïdani veut ainsi mettre fin à toutes les spéculations sur la possibilité d’organisation d’élections présidentielles, en insistant sur la légitimité du 4e mandat qui ira jusqu’à son terme, en 2019. Pourquoi, donc, Bouteflika aurait-il besoin, en tant que président dûment élu et fort de ses réalisations, égrenées hier par Saïdani, d’un front pour le protéger et d’une allégeance qu’il est censé avoir obtenue tout au long de ses mandats ?
M. S.
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