Une étude britannique accable l’Algérie sur sa politique de logement
Le gouvernement algérien fait face à des obstacles dans la réalisation de ses objectifs ambitieux en matière de logement, indique un rapport du cabinet britannique Oxford Business Group (OBG). Ce dernier souligne que «le plan quinquennal précédent, qui prévoyait la construction de 1,2 million de logements, n’a pas tenu ses promesses, avec seulement 693 000 unités livrées». Il ajoute qu’au cours des dernières années, «le nombre d’habitations achevées a chuté sous la barre des 100 000 en raison de difficultés allant de l’obtention des terrains au long processus d'approbation des constructions. Certains architectes ont également exprimé des inquiétudes, notant que le programme de logement se concentre trop sur la réalisation d’objectifs quantitatifs au détriment de préoccupations telles que la planification urbaine, les transports, les services et commodités.» La construction de nouveaux logements est un enjeu prioritaire pour les dirigeants algériens, estime OBG qui relève que la demande dépasse systématiquement l’offre depuis plusieurs années, la pénurie de logements sociaux étant estimée à 720 000 unités. Le cabinet qui souligne, en outre, que malgré ces difficultés et «la chute des prix du pétrole et du gaz, le gouvernement algérien a promis de continuer à soutenir ses programmes sociaux dans des domaines clés tels que le logement, alors même qu’il annonçait fin août de nouvelles réductions de dépenses», estime que «certains ajustements des politiques budgétaires et macroéconomiques pourraient aider l'Algérie à atteindre ses objectifs en matière de logement». Pour Oxford Business Group (OBG), «les 158 milliards de dollars environ de réserves de devises étrangères donnent au pays la possibilité de manœuvrer malgré la baisse des recettes provenant des hydrocarbures». OBG signale, par ailleurs, la décision des autorités d’accorder une amnistie fiscale pour les entreprises et personnes physiques opérant sur le marché informel afin de leur permettre de déposer à la banque leurs revenus jusque-là non déclarés, moyennant des frais de 7%. Cette mesure pourrait, selon le cabinet, «permettre à un volume significatif de liquidités d’entrer sur le marché, le chiffre d'affaires annuel du secteur informel étant estimé à 40 milliards de dollars environ».
Meriem Sassi