Interview de Madani Mezrag : plainte contre la chaîne El Watan TV
Le ministère de la Communication a décidé de porter plainte contre la chaîne de droit privé El Watan TV pour avoir diffusé des propos de Madani Mezrag menaçant le président de la République. La plainte est motivée par la gravité des propos de l’ex-chef terroriste qui a «porté atteinte aux symboles de l'Etat et de la République». «L’invité de la chaîne El Watan TV a porté atteinte aux symboles de l'Etat et de la République et, par conséquent, nous avons décidé de porter l'affaire devant la justice», a indiqué, aujourd’hui à Alger, le ministre de la Communication, Hamid Grine, lors de son passage au forum d’El Moudjahid. Il est à rappeler que cette chaîne privée a diffusé au début de la semaine une longue interview de l’ancien chef terroriste où il défiait l’Etat et menaçait le président Bouteflika de lui faire entendre ce qu’il ne lui plairait pas si jamais on lui refusait la constitution de son parti politique. Le ministre a précisé que cette chaîne de télévision, qui est de droit international et qui dispose d'un bureau à Draria (Alger), «exerce de manière informelle». «C'est une chaîne qui travaille de manière informelle et illicite, et je pèse mes mots», a-t-il dit, s'insurgeant contre tout ce qui est «excessif, insultant et néfaste pour la presse». Dans son entretien, Mezrag persiste à défendre son projet de création d’un parti politique, affirmant que «personne ne m’empêchera de créer mon parti». Il ajoute que Bouteflika ne lui a pas interdit d’activer, car il n’est pas en mesure de prendre des décisions. «Il ne dispose pas de capacités physiques pour prendre toutes ces décisions annoncées ces derniers temps. Il y a des gens qui jouent avec l’avenir de l’Algérie, travaillent pour leur propre agenda», argue-t-il. Dans sa quête d’une «virginité politique», Madani Mezrag avait dit n’avoir aucune responsabilité dans ce qui s’est passé durant les années 90. Il nie avoir des mains tachées de sang, lui qui a pourtant reconnu en direct sur un plateau de télévision avoir tué un soldat. La plainte contre El Watan TV ne concerne cependant pas cet ex-chef terroriste qui semble bénéficier de l'impunité.
Rafik Meddour