Le message d’Aït-Laoussine
Par Houari Achouri – L’Algérie en a pour deux à trois ans, si la chute du prix du pétrole devait perdurer. C’est l’estimation de Nordine Aït-Laoussine, qui maîtrise parfaitement aussi bien les données concernant cette ressource dans notre pays, que les caractéristiques du marché international et les facteurs qui provoquent les soubresauts, le fameux jeu de yoyo, dans son évolution. Il est évident que dans ce qu’il a dit à Algeriepatriotique (lire interview), il veut lancer un message d’alerte sur ce qui nous attend et recommande de «se préparer à se «serrer la ceinture» dès à présent. L’ancien ministre de l’Energie (juin 1991-juillet 1992) constate qu’en dépit des revenus considérables accumulés quand le cours du pétrole était à la hausse, les performances réalisées sont décevantes en termes de croissance économique du secteur hors hydrocarbures. Il reconnaît, toutefois, que ce ne sont pas les mesures d’incitation qui ont manqué pour diversifier l’économie nationale. On comprend que sa critique s’adresse à la fois au pouvoir et au secteur privé, et implicitement aussi, certainement, aux investisseurs étrangers qui ont boudé la destination Algérie. Le résultat est connu, il est dans la dépendance toujours plus excessive de l’économie algérienne à l’égard des revenus pétroliers dont tout le monde, pourtant, admet qu’il faut s’en affranchir. Mais que faire maintenant que le danger est imminent ? Nordine Aït-Loussine ne croit pas à la solution qui consiste à «pomper» plus d’hydrocarbures. C'est celle qui a été présentée au Conseil des ministres de mardi dans le dossier intitulé «relance de la production d'hydrocarbures à court et moyen terme». Pour lui, cela ne donnerait rien dans l’immédiat, c'est-à-dire le court et moyen terme visés par le gouvernement. Les prévisions, plutôt pessimistes de Nordine Aït-Laoussine, sont aggravées par les pronostics du Fonds monétaire international (FMI) qui table sur une croissance économique de 3% pour l’Algérie en 2015 avant de remonter à 3,9% en 2016, contre 3,8% en 2014. En 2020, selon le FMI, elle serait de 3,5%. Bien en dessous des 4,6 % évoqués par le communiqué du Conseil des ministres, pour 2016.
H. A.
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