Jil Jadid dénonce «le chantage» contre les chaînes privées
Dans un communiqué rendu public, le parti de Sofiane Djilali condamne la décision prise par le gouvernement de fermer les locaux de la chaîne de télévision El-Watan TV. Jil Jadid estime qu’il est troublant de voir que l’auteur des propos, pour lesquels cette chaîne a été interdite, à savoir Madani Mazrag, reste «épargné». «Serait-ce du fait de sa proximité avec le pouvoir ?» s’interroge Sofiane Djilali. Et de rappeler que l’ex-chef de l’AIS «est protégé par la force publique dans ses activités illégales de regroupement de ses troupes dans les forêts depuis l’année 2000». «Selon le directeur de cabinet du président, il est l’un des soutiens directs au président lors des élections, il est reçu dans les salons de la République pour discuter des affaires de l’Etat, érigé en personnalité nationale», souligne Sofiane Djilali. Par ailleurs, Jil Jadid trouve que cette affaire «révèle l’ampleur de l’hypocrisie du pouvoir», dans un sens où celui-ci refuse de mettre en application la loi sur l’audiovisuel pour «maintenir sous chantage constant les chaînes de télévision privées». Ainsi, le pouvoir peut supprimer une chaîne de télévision sur simple décision administrative «sans avoir à en référer à la justice», accuse-t-il encore. Ironisant sur cette mesure d’interdiction, Jil Jadid se demande si c’est cela «l’Etat civil qui nous est promis». Liant cette affaire au contexte politique global, ce parti estime que le pouvoir «vient de démontrer encore une fois à l’opinion publique nationale et internationale que son unique objectif est de perdurer, en éliminant toute règle de droit, en induisant une autocensure pour les médias, en brisant les entreprises qu’il ne contrôle pas et en emprisonnant tous ceux qui osent s’élever contre lui». Et de conclure : «Pas à pas, le pays est malheureusement mené vers une issue chaotique dont le président et son clan devront en assumer l’entière responsabilité.»
R. Mahmoudi