Violences à l’école : le constat alarmant du Satef
Le Syndicat algérien des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) tire la sonnette d’alarme sur le spectre de la violence dans le milieu scolaire qui prend une grande ampleur et qui, selon ce syndicat, renseigne sur «l’état de déliquescence dans lequel se trouve aujourd’hui le système éducatif dans son ensemble». Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, et signée de son secrétaire général, Boualem Amoura, le Satef attire l’attention sur la montée d’un phénomène : les violences exercées par les élèves sur leurs enseignants dans les collèges et lycées. «Le professeur, lit-on dans la déclaration, a perdu son autorité et son statut et devient une proie facile pour les élèves dans ces milieux où la consommation des psychotropes est très répandue.» Dans ce contexte, le syndicat déplore la hausse des départs à la retraite précoce des enseignants compétents. «Ces hommes et femmes qui ont bâti plusieurs générations n’ont plus le plaisir d’enseigner dans ces écoles où ils se sentent menacés par des élèves rendus hystériques par la consommation des psychotropes, d’un côté, et par les humiliations qu’ils subissent de la part de certains parents d’élèves qui s’opposent au rôle d’orientation morale de l’enseignant en faveur de leur progéniture… » «L’école algérienne souffre en silence à cause du départ des enseignants les plus compétents et les plus expérimentés», regrette le Syndicat qui s’interroge : «Où va ainsi l’école algérienne ?» Pour remédier à cette situation, le Satef propose une série de mesures urgentes : d’abord, faire appel à des psychologues pour organiser des cours d’orientation dans les établissements scolaires en faveur des élèves ; exhorter les parents d’élèves à valoriser le statut d’enseignant auprès de leurs enfants et à suivre leur éducation, «de façon à les prémunir du fléau des drogues et des périls de l’Internet». Le Syndicat demande aussi aux responsables des établissements scolaires de durcir la surveillance à l’intérieur de leurs établissements, et notamment dans «ces endroits cachés où s’échangent toutes sortes de produits prohibés» et d’exiger une tenue correcte aux élèves. Enfin, le Satef appelle les services relevant des différents corps de l’Etat d’assumer leur rôle, parce que l’école «ne peut, à elle seule, enrayer ce fléau dangereux qui la menace», conclut la déclaration.
R. Mahmoudi