Logement social participatif : des bénéficiaires dénoncent la hogra
Les bénéficiaires du programme des 2 684 logements sociaux participatifs situés au lieudit Boudjemâa Temim à Draria, route de Saoula, dénoncent le blocage du projet confié par la wilaya d’Alger à la promotion Batigec immobilière du groupe Condor, dans le cadre du projet quinquennal 2005-2009. «Une livraison de 1 000 LSP sur les 2 684 que compte le projet était prévue pour le 31 décembre 2013, selon un procès-verbal signé par le SG de la wilaya d'Alger mais, à ce jour, aucune livraison n’a eu lieu», affirment les signataires d’une lettre parvenue à la rédaction. «Nous avons honoré nos engagements auprès du promoteur entre 2008 et 2009, et entre 2010 et 2011. Parmi nous, beaucoup ont contracté un crédit bancaire et remboursent actuellement des mensualités depuis plus de deux ans et demi, ce qui est contraire à la loi», expliquent encore les bénéficiaires. Ils ajoutent qu’en date du 17mars 2014, Batigec immobilière a été rachetée par le groupe Condor et qu’un engagement a été signé auprès d’un notaire entre le ministère de l’Habitat et Condor pour des livraisons partielles à savoir : septembre 2015 (320 logts), novembre 2015 (512 logts), février 2016 (888 logts) et mars 2016 (964 logts) mais, à ce jour, aucune livraison n’a eu lieu», affirment encore les signataires de la lettre. Après plusieurs rassemblements des bénéficiaires devant le siège de la wilaya d’Alger, le wali a décidé d’effectuer une visite d’inspection le 31 janvier 2015, constatant, selon les termes des bénéficiaires, «une catastrophe, une hogra flagrante et un chantier mis en hibernation.» Devant cet état de fait, des instructions fermes ont été données par le premier magistrat de la wilaya d’Alger au Directeur du logement et au promoteur afin de redynamiser le chantier, d’une part, et créer une commission de suivi et de contrôle des travaux ,d’autre part. «Malheureusement, à ce jour, soulignent les bénéficiaires, aucune des instructions données par le représentant de l’Etat n’a été respectée puisque, au mois de juillet 2015, aucun des services concernés par le suivi et le contrôle n’a accompli sa mission.» Les bénéficiaires estiment, par ailleurs, que le ministre de l’Habitat «occulte le LSP, et (que) dans chacune de ses interventions, qu’elle soit télévisée ou sur la presse écrite, il n’évoque que l’AADL et le LPP, alors que les carcasses LSP construites sont abandonnées aux aléas climatiques, sans aucune suite. Pire, malgré un chantier fantôme, le promoteur continue d’exiger le paiement de ce qui reste du prix du logement avec des menaces, alors que les travaux n’avancent pas». Face à cette situation, les bénéficiaires lancent un SOS et un appel au sens de l’équité et des responsabilités des pouvoirs publics.
Meriem Sassi