Ça paye bien !
Par Houari Achouri – Le régime saoudien a de l’argent et paye bien les pays qui le servent et exécutent ses ordres à la lettre, en particulier ceux qui se sont mis à sa remorque dans la guerre que mène la coalition qu’il a créée contre son pauvre voisin, le Yémen. L’appui apporté par le Maroc et l’Egypte à l’Arabie Saoudite ne repose sur aucun principe de solidarité, la motivation est «sonnante et trébuchante». L’Arabie Saoudite a acheté pour le Maroc un sous-marin et des F16, et a payé rubis sur l'ongle, près d'un milliard de dollars, deux navires de guerre et des Rafale français achetés par l’Egypte. Il y a quelques jours, en visite en Arabie Saoudite, Manuel Valls a annoncé la signature d'accords pour 10 milliards d'euros, dont trois milliards fermes. C’est moins que les 50 milliards d'euros promis par le régime saoudien à la France, mais aucun pays ne cracherait sur dix milliards d'euros de contrats et le Premier ministre français a eu raison de laisser éclater sa joie. La France est bien rémunérée pour son intervention en Syrie et pour ses services d'avocat pour taire les graves atteintes aux droits de l'Homme dans ce pays rétrograde, obscurantiste et moyenâgeux. Ni la baisse du prix du pétrole, dont il est à l’origine, d’ailleurs, ni les dépenses considérables entraînées par la guerre contre le Yémen n’ont entamé les capacités financières du régime saoudien à acheter ses alliés. En même temps, tous sont indifférents aux drames humains vécus par la population yéménite, en particulier les enfants, qui sont directement le résultat de l’agression de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite contre le Yémen dont les premières conséquences se sont traduites dans la disponibilité limitée et le manque d'accès à l'alimentation. Aussi grave que cette catastrophe humanitaire, les experts de l’ONU sont convaincus que le terrorisme a progressé du fait des guerres qui ont lieu actuellement au Yémen et en Syrie, à cause du soutien direct apporté aux groupes criminels, quels que soient leurs noms, par les monarchies du Golfe, la Turquie et toujours l’Arabie Saoudite. Le retour de bâton commence à être suffisamment fort pour faire réfléchir ces pays sur l’urgence de combattre ce fléau.
H. A.
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