Le secrétaire général du FLN menace l’opposition
C’est un Amar Saïdani menaçant qui s’est présenté aujourd’hui à l’hôtel Hilton pour présider une rencontre des élus du centre du pays. Le secrétaire général du FLN n’a pas lésiné sur les mots pour avertir l’opposition en général et les partis les plus critiques comme le PT de Louisa Hanoune et Talaie El-Houriyet de Benflis, en particulier. Selon lui, il y a des «lignes rouges. Et gare à celui qui oserait les franchir». «Nous répondrons à tout dépassement par un autre», a-t-il menacé, faisant allusion à ce qui s’est passé dans l’affaire du général Benhadid. Le SG du FLN, qui tente vainement de courtiser l’opposition et de la convaincre de rejoindre son front de soutien au chef de l’Etat, change de ton et use d’un langage menaçant envers ceux qui dénoncent et critiquent le régime en place. «Le respect des institutions de l’Etat est une obligation pour tout le monde, qu’on soit de l’opposition ou non», a-t-il poursuivi, s’attaquant ouvertement à la secrétaire générale du Parti des travailleurs qu’il accuse d’avoir trahi ses engagements envers le Président. Selon lui, Louisa Hanoune avait soutenu Bouteflika et reconnu les résultats de la dernière présidentielle. «Que lui est-il donc arrivé pour s’acharner contre l’Etat ?» s’est-il demandé, avant de lui répondre ironiquement : «Réveillez-vous Madame Hanoune, nous sommes dans le multipartisme.» Amar Saïdani ira encore loin en affirmant, non sans fierté, que «c’est le parti unique qui a balisé le terrain pour le multipartisme et la démocratie. Basta ! Cessez de tromper le peuple !» Le secrétaire général du FLN est également revenu sur les critiques formulés sur les derniers changements opérés au sein de l’armée. Des critiques qui n’ont pas été à son goût. Visiblement révulsé, Saïdani s’attaque ainsi aux nombreux auteurs de ces critiques. «Lorsque le Président qui est également le ministre de la Défense prend une décision, il n’y a rien à dire. Il a usé de ses prérogatives constitutionnelles. Il faut donc se limiter à cela», a-t-il souligné, dénonçant ainsi la «surenchère» de certains. «Ce n’est pas la première fois que des officiers de l’armée et des généraux sont limogés ou mis à la retraite», a-t-il précisé en se demandant «qu’est-ce qui arrive à ceux qui critiquent ?» Il n’a donc pas caché son agacement quant au foisonnement de critiques venues de l’opposition qui «remet en cause jusqu’à la légitimité des dernières décisions prises par le président de la République en arguant qu’il est affaibli et fortement diminué par sa maladie».
Rafik Meddour