Où sont les investissements ?
Par Meriem Sassi – Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a souligné depuis Paris que les relations algéro-françaises «se distinguent par un cachet particulier» et que le Comité mixte économique algéro-français (Comefa) «renforce au quotidien nos relations économiques et industrielles, ce qui encourage les investisseurs français à venir en Algérie». «Ce sont des investissements qui deviennent de plus en plus importants», a-t-il estimé. A en croire le ministre, l’implication de la France dans le secteur industriel est particulièrement importante et les investissements innombrables. Dans la réalité, pourtant, c’est loin d’être le cas. Hormis les déplacements et les réunions qui se succèdent à Alger et Paris, les investissements sont rares, voire inexistants, par rapport à ceux signés chez nos voisins. Dans l’automobile par exemple, après des années de négociations, le constructeur Renault a consenti à installer une modeste usine de montage à Oran, alors qu’il créait en parallèle des chaînes de montage gigantesque ailleurs. A peine 25 000 voitures par an sortent actuellement de l’usine d’Oued Tlelat, au moment où le même constructeur exporte vers l’Algérie des dizaines de milliers de véhicules chaque année. Le même constat est à faire dans d’autres domaines. Alors, où sont les investissements productifs, M. Bouchouareb ? Bien au contraire, c’est toujours l’aspect commercial qui est privilégié par les partenaires français dans notre pays, faisant perdre des sommes colossales au Trésor public. A chaque réunion du Comefa, une série d’accords est signée et égrenée avec fierté devant les médias, mais dans les faits, rien de concret. Ce sont surtout les aspects culturels et de l’enseignement qui sont favorisés pour renforcer l’influence culturelle sur les Algériens. Face à la déroute du système de l’enseignement national authentique, ancré dans les fondements ancestraux, le terrain est repris inexorablement par la France.
M. S.
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