On n’oublie pas Zyed et Bouna
Par NIF(*) – Il y a dix ans jour pour jour que les deux gamins de Clichy sont morts dans un transformateur électrique. Ils auraient aujourd'hui 25 et 27 ans. Que seraient devenus Zyed et Bouna, s'ils n'avaient pas été brûlés vifs dans le transformateurs électrique de Clichy ? Ils chercheraient un boulot, peut-être. Avec un peu de chance, ils auraient trouvé un, comme leurs frères, comme leur pote Muhittin, rescapé de cette escapade de l'horreur. Zyed et Bouna n'étaient pas des voyous. C’étaient des gamins de la banlieue, avec leurs vies, leurs joies, leurs jeux, leur ballon de foot. C'est en rentrant du stade qu'ils ont fait un peu de bruit sur le trottoir. Un type s'est dit qu'ils préparaient sûrement un mauvais coup et a cru bon d'appeler la police. Lors du procès de ces deux policiers, en mars dernier à Rennes, le président du tribunal a demandé à Muhirttin : «Vous n'aviez rien à vous reprocher ; pourquoi vous vous êtes mis à courir ?» «Parce qu'on avait peur», a répondu le gamin. Peur de se retrouver au poste de police. Peur d'être en retard à la maison pour le repas de l'iftar. Le président s'est tourné vers les policiers : «Pourquoi les avez-vous poursuivis ?» «Parce qu'ils couraient.» Tout ça est tellement absurde. Zyed et Bouna n'auraient jamais dû mourir. Mais à l'heure où toute la classe politique gesticule autour du mérite des uns ou l'inconséquence des autres face au désarroi des banlieues, on ne sait même pas si on a fait le moindre progrès contre ces absurdités.
NIF
(*)Nous immigrés de France
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