Préalables pour ne plus nous détourner des gouvernants
Par Saâdeddine Kouidri – Les oligopoles nous font la guerre pour s’enrichir davantage, et maintiennent les peuples et les gouvernants dans l’endettement, le chômage et la pauvreté pour mieux les asservir. Pour accaparer des richesses du monde, ils commencent par nier les luttes de classes pour transformer toute résistance des peuples en un conflit racial, ethnique, identitaire ou religieux. Parallèlement, ils élèvent le pape à plus d’aura dans le monde, comme exemple. Pour une victoire totale, éternelle, ils ouvrent les médias aux intellectuels qui prônent le racisme et toutes les phobies. Ils sont pour la constitution d’un clergé à la religion qui en est dépourvue à l’instar de l’islam. Ils choisissent pour cela des responsables liés aux terroristes pour les élever, grâce à leurs médias, au rang d’autorités religieuses. D’un autre côté, ils font de la religion la première référence dans les pays pourvus de chefs religieux à l’exemple d’Israël. Au temps de la colonisation, leurs armées étaient sur le terrain et le clergé ne leur était pas indispensable comme aujourd’hui où la question n’est plus d’occuper le terrain, mais les esprits. Un clergé pour chaque religion, obéissant à des intérêts qui ne sont compatibles qu’avec la soumission des nations et leurs peuples aux oligopoles, à l’instar de la papauté dont le film Le parrain, incarné par Marlon Brando, nous décrit magistralement les soubassements ou comme Marwan Berghouti qui, du fond de la prison d’Israël, illustre pour nous cette instrumentalisation des religions en déclarant : «Les actions et les crimes israéliens ne détruisent pas seulement la solution à deux Etats sur les frontières de 1967 et violent le droit international. Ils menacent de transformer un conflit politique qui peut être résolu en un conflit religieux éternel qui ne fera que déstabiliser plus avant une région qui fait déjà l’expérience de bouleversements sans précédent.» Les théoriciens sur l'islam, qui font de plus en plus florès, évitent de mentionner que seule la séparation du politique et du religieux est le début de solution pour contrer la stratégie de l’ennemi. Ces intellectuels s’implantent dans le sillage des terroristes et leurs maîtres ces «oulama» de l’obscurantisme. Les promoteurs de l’islam politique ne sont en fait que des auxiliaires de ces pouvoirs dont la stratégie est d’imposer un clergé à l'islam, qui en est dépourvu, et dans ce cas il est utile de rappeler que «la laïcité, c’est d’abord une liberté, celle de croire ou de ne pas croire. C’est l’indépendance de l’Etat par rapport aux religions. C’est aussi la neutralité absolue des agents publics. Mais pas des usagers du service public !» Par conséquent, la séparation du politique et du religieux reste une condition sine qua non à la liberté individuelle et doit être hissée à un niveau universel et porté sur la Charte des droits de l'Homme. Qui en parle ? Sur ce sujet, les médias nous bassinent sur l'utilisation du fait religieux qu'ils veulent grâce à leurs intellectuels médiatisés en collant aux seuls musulmans les guerres actuelles pour faire oublier leurs crimes des guerres coloniales, mondiales… par d'autres crimes. Nous devons continuer à nous détourner de ceux qui nous gouvernent ou de leur exiger l’abrogation de l’article 2 de la Constitution dans leur nouvelle mouture. Cela nous pousse aussi à suivre l’origine actuelle des inégalités, qui est forcément liée aux puissances de ce monde. La puissance du monde. Aujourd’hui, Allah a été supplanté par l’argent qui, dit-on, est le nerf de la guerre. Le plus sage, pour nous prémunir de nouvelles défaites, est de faire de la monnaie le monopole des Etats et non celui des banques privées. Nous savons que 26 banques privées dominent le monde. Ces banques ont pris une ampleur et une ascendance sur les gouvernants des plus grands Etats au point de transformer les dettes privées en dettes publiques, pour surmonter la dernière crise. Au moment même où existe l’opportunité de nationaliser les grandes banques pour avoir introduit des produits toxiques, les subprimes en l’occurrence dans le système bancaire, Obama (les banques étatsuniennes dominent ces banques systémiques) n’a pas eu le courage de les pénaliser, en les mettant sous l’autorité des Etats comme il a manqué de courage face à la colonisation sans discontinuité par Israël des terres palestiniennes. Obama est apparemment peureux, sachant que tous les Etatsuniens sont endettés à plus de 40% avec une grande part de produits et de sous-produits bancaires toxiques en plus des scandales sur les marchés interbancaires où le Libor et autres Euribor fixent arbitrairement les taux de change. Il y a de quoi tourner le dos à ces dirigeants ou à cet autre leurre qu’est la Banque mondiale, au service obligatoirement de ces banques systémiques, ces bandes organisées comme d’autres ONG, qui continue à opposer la «redistribution» des richesses aux manques de libertés, cette autre façon de nous faire chanter, la carotte et le bâton. La force du 1er novembre 1954 était basée sur un préalable. Le fusil. La séparation du politique et du religieux est obligatoirement le préalable de cette Algérie indépendante pour enterrer à jamais ce reste de l’indigène et renforcer notre citoyenneté en ce 61e anniversaire de la glorieuse lutte de Libération nationale.
S. K.
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