La députée française Véronique Besse : «La France soutient indirectement Daech»

Les aveux de la classe politique française s’enchaînent et se ressemblent sur le rôle de leur pays dans l’avènement de ce qui est appelé aujourd’hui Daech. De retour de Syrie, la députée Véronique Besse, membre du Mouvement pour la France (MPF), jette ainsi un nouveau pavé dans la mare pestilentielle de la diplomatie française. «La France soutient des groupes modérés – soi-disant modérés –, mais qui sont proches d'Al-Qaïda et donc proches de l'Etat Islamique», a-t-elle assuré à RMC. Parmi ces groupes soutenus militairement par la France, la députée cite bien Ahl Al-Nosr. Sans détour, Véronique Besse affirme que son pays soutient «indirectement l’Etat Islamique». Mme Besse, qui a pu, avec deux autres parlementaires français, rencontrer durant son séjour à Damas le président syrien Bachar Al-Assad, décrit une situation tout à fait différente de ce qui est présenté depuis des années à l’opinion publique de son pays. Selon elle, les Syriens considèrent que les Occidentaux financent et arment les groupes terroristes contre eux. «C’est ce qu’on nous a dit en tout cas là-bas», a-t-elle soutenu. Egalement de ce voyage, Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate, a emboîté le pas à Mme Besse en affirmant à RTL que «Bachar Al-Assad considère en tout cas que la passivité de la France à se bagarrer effectivement et réellement contre Daech (…) lui donne l'impression que la France soutient d'une manière indirecte l'Etat Islamique». Ce chef politique français dénonce ainsi l’attitude de la France qui ne s’est pas clairement positionnée contre Daech. «La situation en Syrie, c’est soit Daech soit Assad. La France n’a pas fait de choix clair dans cette alternative. Elle essaie d'inventer une tierce solution qui n’existe pas en disant : il faut d'abord qu’Assad s’en aille pour qu’on fasse quelque chose.» Mais pour M. Poisson, le président syrien n’est pas actuellement dans une position de départ ; lui qui a pu tenir longtemps contre les groupes terroristes ne compte pas aujourd’hui qu’il commence à reprendre les territoires occupés notamment par Daech. «Je pense qu’il ne partira pas. Bachar Al-Assad est au pouvoir, il ne le quittera pas, il n’est pas aux abois, il faut discuter avec lui», a estimé M. Poisson. Ces deux politiciens français considèrent comme urgent de rétablir la représentation diplomatique française en Syrie. Ils disent être convaincus qu’«en dépit de tout le mal que les Européens disent de lui, le président Al-Assad est prêt à ce que, si jamais la France en faisait la demande, nous rétablissions une représentation diplomatique en Syrie». Pour eux, il n’y a pas de solutions possibles à ce qui se passe en Syrie sans un dialogue sérieux avec Al-Assad. Ces deux politiciens français joignent ainsi leur parole à de nombreux autres hommes politiques et experts qui ne cessent de dénoncer l’hypocrisie pas seulement de la France, mais de l’Occident en général qui prétend lutter contre Daech tout en continuant à lui apporter un précieux soutien militaire. Le cas des véhicules tout-terrain flambant neufs est édifiant. Car il s’agit de matériel financé par Washington et Londres. Et c’est l’ex-sénateur américain Ronald Paul qui l’a révélé il y a quelques semaines. Officiellement, ces véhicules font partie d’un don dit «non létal» au profit de l’Armée syrienne libre, qui combat l’armée régulière syrienne. Mais la plupart de ces véhicules ont été détournés pour tomber entre les mains de la nébuleuse terroriste la plus hégémonique et la plus meurtrière dans le monde. Selon la même source, le Royaume-Uni a livré de l’aide «non létale» aux rebelles de Syrie, dont des camions et des véhicules tout-terrain, d’une valeur de huit millions de livres sterling. De nombreux observateurs ont été plus loin en accusant le lobby américano-sioniste d’être à l’origine de la création de Daech pour poursuivre le processus de dislocation de tous les pays susceptibles de représenter une menace à Israël. Ces révélations font penser à ce fameux «printemps arabe» qui soulève beaucoup d’interrogations. La théorie du complot, bien établie aux Etats-Unis, n’est pas à exclure.
Sonia Baker
 

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