Amara Benyounès : «Une transition serait un coup d’Etat»
L’ex-ministre du Commerce et secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a vivement critiqué le projet de transition que réclament de nombreux partis de l’opposition. S’exprimant aujourd’hui à partir de la ville de Mascara, Amara Benyounès refuse qu’on touche à la légitimité de l’urne et donc à la légitimité du mandat du président Bouteflika qui va expirer en 2019. «Demander une période de transition démocratique n’a rien à voir avec la démocratie. C’est un coup d’Etat contre le président de la République, élu démocratiquement par le peuple pour un 4e mandat», a-t-il dénoncé. Le SG du MPA estime que le temps des coups d’Etat est totalement révolu, tout en soulignant qu’en Algérie, l’accession au pouvoir se fait par l’urne. «Celui qui veut devenir président de la République doit attendre 2019, l’année où aura lieu la prochaine présidentielle», a-t-il renchéri. Amara Benyounès a ensuite commenté les initiatives politiques mises sur la table. Pour lui, il est urgent d’organiser une rencontre de concertation pour dégager une plate-forme définissant les mécanismes de soutien du programme du président Bouteflika. Il explique son appel lancé aux partis politiques et institutions ayant soutenu Bouteflika lors de la dernière présidentielle comme une position pratique vis-à-vis des initiatives du RND et du FLN. «L’objectif est de sortir de la situation politique actuelle avec un consensus devant satisfaire toutes les parties ayant soutenu le président de la République», a-t-il déclaré. Amara Benyounès, qui n’adhère ni à la démarche du FLN ni à celle du RND, a affirmé que sa formation politique avait «pleinement confiance» en la démarche du chef de l’Etat visant la révision de la Constitution. «Le MPA souhaite que la Constitution révisée demeure républicaine et démocratique et consacre toutes les libertés individuelles et collectives», a-t-il soutenu, plaidant pour un référendum pour adopter les amendements proposés. Le président du MPA justifie cela par la nécessité d’engager un large débat entre les citoyens et la classe politique. Mais Amara Benyounès assure que son parti approuverait l’adoption de ce texte par le Parlement au cas où le président de la République opterait pour ce choix.
Rafik Meddour