Atteintes aux droits de l’Homme aux Etats-Unis : un journaliste injustement emprisonné depuis 33 ans

Un journaliste noir américain, Mumia Abu-Jamal, est emprisonné à vie dans le pénitencier de Mahanoy, en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, injustement, de toute évidence, puisque depuis qu’il est en prison – plus de 33 ans dont 30 dans le couloir de la mort – il ne cesse de clamer son innocence. Il s’est trouvé face à un mur de silence érigé par le système judiciaire américain censé étudier son cas, mais qui a démontré à maintes reprises qu’il est raciste et inéquitable quasiment par nature, d’où le refus obstiné de donner suite à la demande de Mumia Abu-Jamel pour la révision de son procès. Militant des Black Panthers et journaliste radio, il avait été jugé pour un meurtre qu’il n’a pas commis, celui d'un policier, et condamné à mort dans une parodie de procès à l’américaine où, quand il s’agit de juger des Noirs, tout le jury est blanc. La condamnation à mort a été annulée en 2008 par une cour d'appel fédérale et transformée en prison à vie. Aujourd’hui âgé de 61 ans, il est dans un état santé très préoccupant et se trouve privé de bons soins médicaux appropriés aux maladies dont il souffre (hépatite C, diabète et eczéma). Les autorités pénitentiaires et la justice de Pennsylvanie lui refusent les soins qu’il demande. On comprend pourquoi les Américains donneurs de leçon en matière des droits de l'Homme se font systématiquement remonter les bretelles par les Chinois sur cette question justement. Chaque année, le département d’Etat des Etats-Unis publie des rapports sur les droits de l’Homme dans les autres pays avec des commentaires pour le moins déplacés, et ignore ce qui se passe dans sa propre maison et, encore moins, ne montre pas la moindre intention d’améliorer la situation en matière des droits de l’Homme, alors que de l’avis des observateurs impartiaux et qui échappent aux pressions des dirigeants américains, cette situation a tendance à s’aggraver. On dit que si le chameau pouvait voir sa bosse, il tomberait de honte, mais personne ne croit que les institutions américaines qui surveillent les droits de l’Homme ailleurs ne savent pas ce qui se passe aux Etats-Unis. Si c’était le cas, elles peuvent lire le sévère réquisitoire publié par la Chine, en juin dernier, contre les Etats-Unis décrit comme un pays «hanté par la prolifération des armes à feu», miné «par des problèmes sinistres de discrimination raciale» et doté d’un système politique «en voie de décomposition», selon les échos qu’en ont donné les médias. En fait, une véritable chape de plomb est posée sur les médias pour ce qui concerne la situation des droits de l’Homme aux Etats-Unis, pour empêcher la vérité de parvenir à l’opinion publique internationale sur les violations des droits de l’Homme, une vérité très embarrassante pour une puissance qui se prétend championne dans ce domaine. Des prisonniers sont restés pendant 13 ans dans le bagne de Guantanamo, géré par les Etats-Unis, pour une participation présumée dans des attaques terroristes alors qu’ils sont innocents. Les violations des droits de l’Homme à l’intérieur sont prolongées par les violations des libertés à l’extérieur comme l’a révélé, en 2013, Edward Snowden qui a dévoilé les programmes de surveillance massive de la NSA (National Security Agency/Agence de sécurité nationale), touchant non seulement des citoyens de l'Union européenne, mais aussi des dirigeants mondiaux. Les champions des droits de l’Homme devraient regarder ce qui se passe chez eux et donner la preuve de leur crédibilité en commençant par libérer le journaliste américain noir Mumia Abu-Jamel.
Kamel Moulfi
 

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