MALG et amalgames
Par R. Mahmoudi – Le MALG n’a rien à voir avec l’assassinat d’Abane Ramdane, pour la simple raison que ce ministère n’existait pas encore à l’époque où ce crime politique avait eu lieu, bien que l’implication de son chef, Abdelhafid Boussouf, soit une chose établie et reconnue, même par ses partisans les plus fervents. C’est l’erreur que reproduisent aujourd’hui, tel un stéréotype, beaucoup d’intervenants, y compris des intellectuels et des politiques, en associant systématiquement le nom de Boussouf à celui du ministère qu’il a conduit au sein du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), depuis sa création en septembre 1958. Cette confusion entraîne malheureusement une autre plus grave, associant à tort le MALG au coup de force mené en 1962 par l’état-major général de l’ALN contre le GPRA. C’est pourquoi, dans l’esprit de beaucoup d’Algériens, le MALG rime avec cet état-major ou vice versa. Ce qui est historiquement faux. La vérité est que le MALG, à sa tête Boussouf, est resté fidèle jusqu’au bout au gouvernement provisoire dont il faisait partie. Ce qui a d’ailleurs provoqué le divorce entre Boussouf et son ancien «élève» et adjoint, le colonel Boumediene. Mieux encore, les cadres du MALG furent les premières victimes de ce «coup d’Etat». Preuve en est que les hommes de l’état-major général ont récupéré toutes les archives stockées à la base de Didouche, à Tripoli, en Libye, où étaient installées les différentes directions du MALG (DDR, DVCR, DL, etc. Si cinq ou six (sur plus de 1 500 cadres) avaient accepté de marcher avec Laroussi Khalifa, un autre élève de Si Mabrouk, qui avait entre-temps changé de camp, tous les autres militants ont préféré rester à l’écart du conflit, comme le leur avait recommandé Boussouf lui-même dans sa dernière note aux militants du MALG. Il faut savoir, enfin que, contrairement à une certaine idée reçue, très peu d’entre eux ont choisi de rejoindre les services de renseignement après l’indépendance. Il y a tant d’autres de clichés qui sont véhiculés sur l’histoire de notre Révolution.
R. M.
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