L’austérité pour les pauvres Algériens, champagne, fête et la démesure à Paris
Par Yougourthen Ayad(*)
Par Yougourthen Ayad(*)
A l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, l’ambassade d’Algérie à Paris France a donné ce mercredi 5 novembre, de 18 h jusqu’à minuit, une réception somptueuse au Pavillon Dauphine, dans un des lieux les plus prestigieux de la capitale française, en l'occurrence un monument historique classé et est situé non loin des Champs Elysées. Plus de 500 personnes seront conviées à cette soirée arrosée, durant laquelle les cocktails et le champagne couleront à flot. Face à cette démesure dont fait preuve la diplomatie, en se permettant le luxe d’une cérémonie qui coûte des dizaines de milliers d’euros, au moment où 26 000 étudiants algériens en France sont dans la précarité, sans oublier les milliers de nos concitoyens qui souffrent pour se faire délivrer le passeport biométrique, nous réalisons l'ampleur du schisme politique qui règne au sein d'un système qui se veut autocratique et sourd à la revendication. Notre beau pays, va sans dire, atteindre le fond tant que les gouvernants et des ambassadeurs organisent de longues soirées placées sous le signe de la gabegie et à hauteur de dizaines de milliers d’euros. La soirée se tiendra en présence et avec la coopération de certains représentants politiques français. La question n’est pas de dénoncer les mondanités de ceux dont le rôle est de nous représenter, mais c’est de dénoncer la spoliation de l'argent de la patrie et les concessions de sous table, laissant nos chibanis algériens seuls dans les rues et dans des situations souvent de pauvreté extrême que nous devons juger inacceptable, sans parler des enfants de l'Algérie profonde au bord d'une agonie de plus en plus pénible et insupportable, et ceux qui subissent de plein fouet la misère et les dysfonctionnements des institutions publiques comme les hôpitaux, les écoles, les universités et les administrations.
Y. A.
(*) Association Algériens des deux rives et leurs amis (ADRA)