Une pub tombée du ciel
Par R. Mahmoudi – Washington et Londres ont voulu anticiper les analyses, qui se poursuivaient encore jusqu’à hier, sur les deux boîtes noires de l’avion russe qui s’est écrasé dans le Sinaï égyptien, le 31 octobre dernier, en annonçant simultanément la «très forte probabilité» que l’organisation terroriste Daech ait pu le faire exploser en y posant une bombe. «Il est hautement probable qu'une bombe soit à l'origine du crash de l'avion», a, en effet, annoncé un responsable américain. Perpétrer ce genre d’attentat est «quelque chose que le groupe Etat islamique cherche à faire», a-t-il également précisé. Reprenant le même discours, les chaînes de télévision américaines CNN et NBC, citant également des responsables américains, ont affirmé que le crash avait été provoqué par une bombe posée à bord de l'avion par des «djihadistes» de Daech. «Le sentiment définitif, c'est qu'il s'agit d'un engin explosif dans un bagage ou quelque part dans l'avion», a tranché un responsable anonyme du renseignement américain à CNN, sans même attendre les résultats de l’enquête. Et l’agence française AFP d’en conclure que «si la thèse de la bombe à bord est confirmée, il s'agirait de la première fois que l'EI (Daech, ndlr) commet ce type d'attentat». Pourquoi cet enthousiasme qui s’est emparé des Américains et des Britanniques pour approuver la thèse terroriste et accréditer ainsi Daech qui a revendiqué la paternité de ce crash ? Chose qui paraît aux yeux des Russes et des Egyptiens comme invraisemblable, car sentant clairement la récupération politique. En ce sens que ce drame est survenu dans le sillage des frappes aériennes de l’armée russe contre les positions terroristes en Syrie. Indirectement, les Occidentaux accréditent les terroristes de Daech d’une puissance de feu aussi importante qui s’apparente, dans pareille conjoncture, à une arme de dissuasion susceptible de faire reculer l’offensive russe actuelle en Syrie ou de provoquer une sorte d'équilibre de la terreur. Ces déclarations sont à recouper avec les réactions ulcérées des dirigeants et médias occidentaux (américains, britanniques et français surtout) qui avaient, dès les premiers jours, tenté de discréditer l’opération militaire russe, en accusant Moscou de ne pas cibler Daech, mais plutôt les populations civiles ou des positions de la rébellion dite «modérée»…
R. M.
Comment (15)
Les commentaires sont fermés.